28 août - Augustin d’Hippone (354-430)

Jeunesse. Augustin naît en 354 à Thagaste en Numidie (Souk Ahras, Algérie) dans une famille berbère moyennement aisée. Son père Patricius est un païen romanisé. Sa mère Monique est une fervente chrétienne. Sa langue maternelle est le latin mais aussi le punique dérivé de l’araméen. Élève doué, mais indocile, il déteste l’école et craint le châtiment de ses maîtres. Augustin étudie à partir de quinze ans à Madaure (M’daourouch, Algérie). Le manque d’argent le contraint à revenir à la maison familiale et vit dans l’insouciance de l’époque (« le vol des poires » dans les Confessions II, 4,9 p. 809 dans La Pléiade).

Formation. A 17 ans, grâce à quelques économies de son père, il reprend les études : « Et je vins à Carthage ; partout autour de moi crépitait la chaudière des honteuses amours » (p. 817). Carthage (actuellement banlieue huppée de Tunis), est alors la seconde ville de l’Empire romain d’Occident. Il y fait la connaissance d’une femme dont il partage la vie durant quinze ans et dont il a un fils, Adéodat (« donné à Dieu »). En 373, en recherche de la sagesse, il se passionne pour la philosophie et se convertit au manichéisme qui présente le Bien et le Mal comme deux entités, deux divinités de même rang se combattant dans toute la création. Il choisit de devenir enseignant et non avocat ou fonctionnaire impérial comme le souhaitait son père. A Thagaste, puis à Carthage, il enseigne la grammaire mais se plaint des étudiants indisciplinés. Pour faire carrière il faut aller à Rome ; il s’y rend en 384. Il y tombe malade, et les étudiants, aussi décevants qu’à Carthage, « oublient » de payer leur professeur. A Milan, comme professeur de rhétorique, il rencontre Ambroise, le préfet impérial élu évêque par ses concitoyens. Sous son influence, il décide de rompre avec le manichéisme. Ambroise lui apprend également une lecture plus symbolique et spirituelle de la Bible, jusque là décriée par les philosophes de son temps. Sur l’insistance de Monique, en 385, il renvoie la mère d’Adéodat et prend une nouvelle maîtresse dans l’attente d’un mariage préparé par sa mère avec une jeune fille encore trop jeune. (VI, 14, p. 898-899)

Conversion. Fin août 386, un de ses compatriotes, fonctionnaire à Trèves, en visite à Milan, lui fait le récit de la conversion au christianisme de deux de ses collègues appartenant au corps des agents secrets. Ce récit provoque chez Augustin un tel bouleversement qu’il se convertit à son tour après la scène du jardin (VIII,12,28-30, p. 950). Il abandonne le métier de rhéteur et va faire une retraite culturelle, accompagné de sa mère, de son fils Adéodat et de quelques-uns de ses amis dans une villa proche. En 387 il revient à Milan pour se faire baptiser avec Alypius son ami et Adéodat par Ambroise dans la nuit de Pâques du 24 au 25 avril 387. (IX, 6 p. 965). Sa mère Monique décède à Ostie.

Moine – Prêtre. Augustin revient en Afrique en 388 pour mener une vie communautaire non loin de Thagaste avec ses amis. Il s’y emploie à combattre le courant manichéen très actif. La mort d’Adéodat, à l’âge de 17 ans, et d’un ami l’affecte beaucoup et le décide à se tourner vers une vie plus engagée que contemplative. En 391, à l’occasion d’une visite à un ami à Hippone (Bône, actuellement Annaba), membre de la police secrète, et au cours d’un office présidé par l’évêque Valère, un Grec parlant mal le latin, qui venait de déclarer être à la recherche d’un prêtre instruit et capable de bien prêcher, les fidèles se saisissent d’Augustin et le font ordonner prêtre sur le champ. Il y fondera le « monastère du jardin » qui fournira par la suite de nombreux évêques à l’Église d’Afrique et recrutera de nombreux « anciens » de l’administration impériale (notamment de la police secrète). Sans vouloir fonder un ordre religieux, il rédige une Règle de vie simple (dite aussi de St Chrodegang). Il avait fait écrire sur les murs du réfectoire : « Que celui qui, par la médisance, aime s’attaquer à la vie des absents, sache qu’il n’est pas digne de s’asseoir à cette table. » Elle servira à nombreuses fondations ultérieures comme les Ermites de l’Ordre de St Augustin dits les Grands Augustins (Martin Luther), les chanoines réguliers de St Augustin, les Dominicains, les Assomptionnistes (Bayard).

Evêque. En 395, Augustin est nommé évêque coadjuteur puis titulaire d’Hippone. Il impose à son clergé un mode de vie très modeste dont il donne l’exemple. « La structure ecclésiale est encore au IVe siècle toute centrée autour de l’évêque, qui préside quotidiennement la liturgie, prêche pratiquement tout seul chaque dimanche, les jours de fêtes et, dans certains cas, plusieurs fois le même jour ; l’évêque se fait aussi catéchiste, défenseur des pauvres devant les fonctionnaires du fisc impérial, tuteur d’orphelins, etc. De plus, dans l’Empire chrétien, chaque évêque avait à juger tout procès civil où l’une des parties avait fait appel devant sa juridiction. Ce fut, semble-t-il, l’une des plus lourdes tâches pour Augustin qui, chaque jour, après l’office liturgique, fut contraint de se rendre, pour de longues heures, au tribunal » (Michel Meslin, « Augustin »Encyclopedia Universalis). Augustin s’investit tellement dans cette charge qu’il en parle souvent comme d’un fardeau, mais loin de lui de s’y soustraire. En 397, fermeture des temples païens et début de la rédaction des « Confessions ». Comme prêtre puis évêque, il eut à mener de difficiles combats contre trois mouvements déjà condamnés par des conciles :
1. les Manichéens pour lesquels l’homme est le champ de bataille de deux forces antagonistes rivales, le Bien et le Mal.
2. les Donatistes qui refusaient que les évêques et prêtres, revenus dans l’Eglise après avoir « renié » leur foi lors des persécutions romaines (les lapsi), puissent donner validement les sacrements (400-412).
3. les Pélagiens qui soutenaient que l’homme pouvait par son seul libre arbitre choisir le bien, vivre sans péché et obtenir le salut par ses propres forces (412-430). Augustin développera l’idée de la grâce nécessaire. Il est à l’origine de la notion de péché originel, prenant le récit de la Genèse à la lettre, de sa transmission par la concupiscence (convoitises générée par les appétits terrestres du sentir, savoir, du pouvoir).
En 410 les Vandales d’Alaric prennent et saccagent Rome. C’est la fin de l’empire romain et le début du Moyen Age. On en rendra les chrétiens responsables et Augustin s’en défendra en écrivant « La Cité de Dieu ». Il passe les dernières années de sa vie à établir une chronologie de ses écrits, à les relire, à les réviser et ses derniers jours volontairement seul de peur d’être distrait, se concentrant sur la lecture des psaumes de David affichés au mur. Il est très affecté par l’arrivée des Vandales de Genséric aux portes de la ville. Il meurt le 28 août 430 au troisième mois du siège.

Son œuvre. Elle est immense. 113 traités, au moins 500 sermons, 218 lettres dont 147 à une noble romaine. Augustin connaît la Bible (AT et NT) par cœur et y trouve les arguments de ses démonstrations. Trois grandes œuvres émergent : Les Confessions (397 à 400), De la Trinité (410-416), la Cité de Dieu (410-426). Dans un style souvent éblouissant, il aborde tous les domaines de la vie religieuse, politique, familiale, personnelle et traitera des sujets aussi variés que la philosophie, l’immortalité de l’âme, le libre arbitre, la musique, la catéchèse, la vie heureuse… Il est considéré comme le principal penseur de la théologie catholique avec Thomas d’Aquin, même si tous ses points de vue, du fait des connaissances et conceptions philosophiques en vogue à son époque, ne font pas l’unanimité.

1. Où est ton Dieu ? J’ai longtemps erré comme une brebis égarée... J’ai interrogé la terre et elle m’a répondu : « Ton Dieu, ce n’est pas moi. » Et tout ce qui est en elle m’a fait la même réponse. J’ai interrogé la mer la mer et ses abysses, et les formes rampantes de la vie. Et ils m’on répondu : « Ton Dieu, ce n’est pas nous ; cherche au-dessus de nous ! » J’ai interrogé les souffles de la brise ; et l’espace de l’air avec ses habitants m’a dit : « Anaximène se trompe ; je ne suis pas Dieu ! »
J’ai interrogé le ciel, la lune, le soleil, les étoiles, tous m’ont répondu : « Nous ne sommes pas non plus le Dieu que tu cherches. » Et j’ai dit à tous les êtres qui entourent les portes de ma chair : « Dites-moi de mon Dieu, puisque vous ne l’êtes pas, dites-moi quelque chose de lui. » Et, d’une voix forte, ils me clamèrent : « C’est lui qui nous a faits ! ». Alors je me suis tourné vers moi. (Confessions VI, 9)
Maudit soit l’aveuglement qui m’empêchait de te voir. Maudite soit la surdité qui ne me permettait pas d’entendre ta voix ! Sourd et aveugle que j’étais, je ne m’attachais qu’aux merveilles de ta création. Je me suis fatigué à te chercher hors de moi, Toi qui habites en moi, pourvu que j’en aie le désir. J’ai parcouru les bourgs et les places publiques, et je ne t’ai pas trouvé, parce que je cherchais en vain ce qui était en moi. Mais tu m’as éclairé de ta lumière, alors je t’ai vu et je t’ai aimé, car on ne peut t’aimer sans te voir, ni te voir sans t’aimer.
2. Bien tard je t’ai aimé. Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais : sur tes gracieuses créatures que tu as faites, tout disgracieux, je me ruais ! Tu étais avec moi ; je n’étais pas avec toi ; loin de toi elles me retenaient, elles qui ne seraient pas si elles n’étaient pas en toi !
Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je pris feu pour la paix que tu donnes. Quand j’aurai adhéré à toi de tout mon être, alors plus de douleur, plus de fatigue nulle part. Toute pleine de toi sera ma vie.
Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis, n’étant pas rempli de toi, je suis un poids pour moi.
Il y a lutte entre mes joies dignes de larmes et les tristesses dignes de joie ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais. Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises et les bonnes joies ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.
Hélas ! Dans ma misère, pitié pour moi Seigneur. Ah ! Malheureux ! mes blessures, je ne les cache pas :
tu es médecin, je suis malade ; tu es miséricorde, je suis misère. N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ? … Et mon espérance est tout entière uniquement dans la grandeur immense de ta miséricorde.
Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux. (Confessions, X , 27, 38 )
Ô amour qui toujours brûles et jamais ne s’éteins, ô charité, mon Dieu, embrase-moi ! (Confessions, X, 29,40)
3. L’énigme du mal. « D’où vient donc le mal, puisque Dieu qui est bon a fait toutes choses bonnes ? (Conf. V,7)… Je fixais mon attention pour saisir ce que j’entendais [en écoutant Ambroise] : à savoir que le libre arbitre de la volonté est la cause du mal que nous faisons, et ton juste jugement celle de nos souffrances ; et cette cause, je n’étais pas capable de la saisir clairement. Aussi, pour tirer hors de ce gouffre le regard de mon esprit, je faisais des efforts, mais j’y plongeais encore ; je multipliais les efforts, et j’y plongeais encore et encore. Une chose en effet me soulevait vers ta lumière : j’avais conscience d’avoir une volonté autant que de vivre. Aussi, quand je voulais ou ne voulais pas quelque chose, ce n’était pas un autre que moi qui voulait ou ne voulait pas, j’en étais absolument certain ; et là se trouvait la cause de mon péché, déjà je m’en rendais compte… Qui m’a fait ? N’est-ce pas mon Dieu, qui est non seulement bon mais le bien même ? D’où me vient donc de vouloir le mal et de ne pas vouloir le bien ? ... Qui a mis en moi et y a planté cette pépinière d’amertume, alors que j’étais fait tout entier par mon Dieu plein de douceur ? Si le démon en est l’auteur, d’où vient le démon lui-même ? Et si, même lui, par une volonté dévoyée, de bon ange s’est fait démon, d’où est venue en lui aussi la volonté mauvaise qui devait le faire démon, puisqu’il avait été fait ange tout entier par un créateur très bon ? Ces pensées m’accablaient derechef, et me suffoquaient. (Confessions VII, 3, 5).
4. Aime. Aime et fais ce que tu veux ! Voici que le Père a livré le Christ et que Judas l’a livré. Leur conduite n’apparaît-elle pas comme assez semblable ? Judas est un traître, le Père est-il donc aussi un traître ? « C’est impensable ! », dis-tu … Le Père a livré le Fils ; le Fils s’est livré ; Judas l’a livré. Voilà une seule et même action, mais qu’est-ce qui nous permet de [les] distinguer ? … C’est que le Père et le Fils ont agi par amour ; mais Judas, lui, a agi par trahison. Vous voyez qu’il ne faut pas considérer ce que fait un homme, mais l’esprit, l’intention dans lesquels il agit ....Telle est la force de la charité ! Voyez qu’elle seule peut faire la distinction ; voyez qu’elle seule différencie les actions humaines entre elles ….. Voyez le point sur lequel nous attirons votre attention : les actions humaines ne se distinguent les unes des autres qu’en les rapportant à la racine de la charité. Car on peut accomplir beaucoup d’actions qui ont bonne apparence, tout en ne provenant pas de la racine de la charité. Car les épines ont des fleurs elles aussi. Certaines choses paraissent dures, pénibles, mais on les accomplit pour corriger, inspiré par la charité. Ainsi voilà une fois pour toutes le court précepte qu’on te dicte : « Aime et fais ce que tu veux ! » Si tu te tais, tu te tais par amour ; si tu cries, tu cries par amour ; si tu corriges, tu corriges par amour ; si tu épargnes, tu épargnes par amour. Qu’au dedans se trouve la racine de la charité. De cette racine rien ne peut sortir que de bon. (Homélies sur 1 Jn. VII, 7-8)
5. L’amour pour les ennemis. Quant à l’amour de celui qui est votre ennemi, il écrit avec la même éloquence sa manière de comprendre ce commandement difficile : « Tu ne dois aimer ce qu’il est mais ce que tu veux qu’il soit » « Je vous donne cette comparaison mes frères. Voilà du bois de chêne ; un habile artisan voit ce bois non taillé, coupé dans la forêt ; ce bois lui plaît ; je ne sais pas ce qu’il veut en faire, mais il n’aime pas ce bois pour qu’il demeure tel quel. Son art lui fait voir ce que ce bois peut devenir, son amour ne va pas au bois brut. C’est ainsi que Dieu nous a aimés. L’artisan nous a vus comme un bois brut venu de la forêt, et ce qu’il avait en vue, c’est l’œuvre qu’il tirerait de là, non le bois brut. Toi de même : tu vois ton ennemi s’opposer à toi, se déchaîner contre toi, t’accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine : mais tu es attentif au fait qu’il est homme. .. Ce qu’il est en tant qu’homme, c’est l’œuvre de Dieu ; la haine qu’il te porte, c’est son œuvre. Tu vois tout ce que l’homme a fait contre toi et tu vois en lui qu’il a été fait par Dieu. Ce qu’il est en tant qu’homme, c’est l’œuvre de Dieu ; la haine qu’il te porte c’est son œuvre ; l’envie qu’il te porte c’est son œuvre à lui... Et que dis-tu en ton âme ? « Seigneur, sois-lui propice ; remets-lui ses péchés ; …change-le. » Tu n’aimes pas en lui ce qu’il est mais ce que tu veux qu’il soit. Donc quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère….. Cherche la raison pour laquelle le Christ te dit d’aimer tes ennemis….. Considère comment lui-même les a aimés : non pour qu’ils demeurassent ses persécuteurs comme le montre les paroles : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23,34).Vouloir qu’ils soient pardonnés, c’était vouloir qu’ils soient changés ; vouloir qu’ils soient changés, c’était, d’ennemis qu’ils étaient, daigner faire d’eux des frères : et c’est bien ce qu’il a fait. » (VIII,10)
6. Mérite et grâce. (Contre les Pélagiens : « la grâce de Dieu est donnée selon nos mérites. »)
Personne ne peut par ses propres forces avoir le commencement ou le couronnement de la foi, et qu’il nous faut pour cela le secours de Dieu… Frères bien-aimés de Dieu, prenons garde que ce ne soit de la part de l’homme un acte d’orgueilleuse révolte contre Dieu, de soutenir qu’il accomplit en lui-même ce que le Seigneur a promis. …S’il en est ainsi, voyez s’il est encore possible d’admettre que la grâce nous est donnée selon nos mérites, d’où il suivrait que la grâce n’est plus une grâce. En effet, ne devient-elle pas une véritable dette, au lieu de rester un don purement gratuit ? Celui qui croit n’a-t-il pas un droit réel d’exiger de Dieu l’accroissement de sa foi, de telle sorte que la foi accrue ne soit que la récompense de la foi commencée ? ….D’où il suivrait que ce n’est plus en vertu d’une grâce, mais en vertu d’un droit que cette récompense est imputée à ceux qui croient. Pourquoi ne pas attribuer à l’homme l’œuvre tout entière, de telle sorte que celui qui a pu se donner ce qu’il n’avait pas, put également augmenter ce qu’il avait acquis ? … Voulant ne pas se mettre en contradiction avec des oracles aussi formels, et en même temps s’attribuer le mérite de la foi, le semi-pélagien fait entrer pour ainsi dire l’homme et Dieu en composition, de manière à leur attribuer à chacun une partie de la foi, sauf pourtant à se faire honneur de la première, en laissant la dernière à Dieu. Il exige le concours des deux, mais d’abord celui de l’homme et ensuite celui de Dieu. … Comme preuve … ce témoignage de l’Apôtre : « Qu’avez-vous que vous ne l’ayez reçu ? Si donc vous l’avez reçu, pourquoi vous en glorifier comme si vous ne l’aviez pas reçu ? » (II-III,6-7)
7. Mon poids Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre. Un corps pesant ne va pas forcément en bas mais au lieu propre. Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas : Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu. L’huile versée sous l’eau s’élève au-dessus de l’eau ; l’eau versée sur l’huile s’enfonce au-dessous de l’huile : ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu. L’ordre est-il violé, alors c’est l’inquiétude. L’ordre est-il respecté alors c’est le repos. Mon poids, c’est mon amour. C’est lui qui m’emporte où qu’il m’emporte. Le don de toi nous enflamme et nous emporte en haut ; il nous enflamme et il nous met en route. Nous montons les montées qui sont dans notre cœur et nous allons chantant le cantique des degrés.
Ton feu, ton feu bienfaisant, nous brûle et nous marchons. Nous marchons et nous montons. Vers la paix, Jérusalem. O ma joie quand on m’a dit : nous partirons pour la maison du Seigneur.
Et là nous placera la volonté du Bien. Nous ne voudrons rien d’autres qu’y rester à jamais. (Confessions XIII,9,10)

8. Citations

1 Crois et tu comprendras ; la foi précède, l’intelligence suit.

2 Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d’un pas ferme.

3 Qu’y a-t-il d’étrange à ce que tu ne comprennes pas ? Si tu comprends, ce n’est pas Dieu !

4 Dieu est un être dont on parle sans pouvoir rien en dire et qui est supérieur à toutes les définitions.

5 Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède.

6 Les riches : vous voyez bien ce qu’ils ont, vous ne voyez pas ce qui leur manque.

7 La nature est tout entière ordre et tout entière miracle, et c’est l’ordre qui est miracle.

8 Je crois parce que c’est absurde (en fait citation apocryphe qui serait due à Tertullien).

9 Je n’aimais pas, j’étais amoureux de l’amour.

10 Ne t’en va pas au dehors, rentre en toi-même ; au cœur de la créature habite la vérité.

11 Les royaumes sans la justice ne sont que des entreprises de brigandage.

12 Le soin des funérailles, le choix de la sépulture, la pompe des obsèques sont plutôt des consolations pour les vivants que des secours pour les morts.

13 A force de tout voir on finit par tout tolérer... A force de tout tolérer on finit par tout accepter... A force de tout accepter on finit par tout approuver !

14 Se vider de tout ce dont on est plein, se remplir de tout ce dont on est vide.

15 Seigneur, ne permets pas que je descende vivant de cette croix ; car il est temps que tu livres mon corps à la terre. Je l’ai porté si longtemps, j’ai tant veillé et peiné, que je voudrais maintenant être délivré de cette obéissance, et déchargé de ce lourd fardeau.

16 S’il t’advient de dire : « Cela suffit, je suis parvenu à la perfection », tout est perdu. Car c’est la fonction de la perfection de nous faire connaître notre imperfection.

17 On peut comprendre une douleur mais on ne doit en aimer aucune.

18 Est-ce lui qui est mort, ou bien est-ce la mort qui est morte en lui ?

19 La volonté du Bien, c’est là qu’est notre paix.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 01/07/2017