Enfance de la Vierge Marie

Mise en garde
Ces textes sont « apocryphes », c’est à dire ils ne font pas partie de la Bible et ne constituent en aucun cas la « Parole de Dieu ». Ce sont des récits imaginaires et sans aucun fondement historique. La plupart ont été écrits longtemps après les événements. Et même si certains personnages uniquement présents dans les textes apocryphes sont aujourd’hui vénérés par les catholiques comme des saints (p. ex. les parents de Marie), ces textes ne font pas partie de la foi chrétienne.

Neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l’appela du nom de Marie. Quand elle l’eut sevrée, la troisième année, Joachim et elle se rendirent au temple du Seigneur, et, ayant offert au Seigneur des victimes, ils présentèrent leur petite fille Marie pour qu’elle habitât avec les vierges qui, nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu.

Quand elle eut été amenée devant le temple du Seigneur, Marie gravit en courant les quinze marches sans se retourner pour regarder en arrière et sans réclamer ses parents, comme font les petits enfants. Et cela frappa d’étonnement toute l’assistance, au point que les prêtres du Temple eux-mêmes étaient dans l’admiration.

Or Marie faisait l’admiration de tout le peuple. N’ayant encore que trois ans, sa démarche était si assurée, sa parole si parfaite, elle s’appliquait tant à la louange de Dieu, qu’on ne l’eût pas prise pour une petite enfant mais pour une grande personne. Elle prolongeait ses prières comme si elle avait trente ans. Et son visage resplendissait comme la neige : c’était à peine si l’on pouvait y attacher ses regards. Elle s’appliquait à travailler la laine, et même ce que les femmes âgées n’arrivaient pas à faire, elle, dans un âge si tendre y réussissait.

Elle avait ainsi établi sa règle de vie. Du matin à la troisième heure, elle s’appliquait en prières ; de la troisième à la neuvième elle s’occupait à tisser ; mais, à partir de la neuvième heure, elle se remettait à prier et ne cessait pas jusqu’au moment où l’ange du Seigneur lui apparaissait ; elle recevait de sa main sa nourriture, et elle pénétrait alors de mieux en mieux les louanges du Seigneur.

Enfin, avec les vierges ses aînées, elle s’instruisait si bien dans les louanges de Dieu, qu’aucune ne se montrait plus attentive aux veilles, plus instruite qu’elle dans la connaissance de la loi divine, plus remplie d’humilité, plus ravissante à chanter les psaumes de David, plus gracieuse dans la charité, plus pure dans la chasteté et en toutes vertus plus parfaite : car elle était ferme, inébranlable, persévérante, et chaque jour dans le bien, elle progressait.

Jamais personne ne la vit en colère, jamais personne ne l’entendit médisant. Tous ses mots étaient si pleins de grâce qu’on reconnaissait Dieu sur ses lèvres. Toujours, elle demeurait à prier, à scruter la loi. Elle était toute en attention envers ses compagnes, pour que nulle d’elles ne péchât, fût-ce en une seule parole, que nulle n’exagérât de rire et de s’amuser, que nulle ne marquât à une autre mépris ou dédain. Sans cesse, elle bénissait Dieu, et pour ne pas être arrachée des louanges de Dieu quand elle avait à saluer, si quelqu’un la saluait, elle répondait en manière de salutation : « Deo gratias. » C’est même de là qu’est venue la coutume pour les hommes, quand ils se saluent, de répondre : « Deo gratias. »

Chaque jour elle ne prenait pour aliment que ce qu’elle recevait elle-même de la main de l’ange : quant à la nourriture que lui donnaient les prêtres, elle la partageait entre les pauvres. Souvent, on voyait des anges en conversation avec elle, et avec une grande tendresse ils lui obéissaient. Et si quelqu’un, parmi les infirmes, la touchait, aussitôt il s’en retournait à sa maison guéri.

Évangile du Pseudo-Matthieu
Rédigé au 4e siècle après J.-C.

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Publié: 01/09/2023