GPS

Parmi les technologies récentes, le GPS devient un familier de beaucoup d’automobilistes. Fini le temps de la main au volant et une carte routière dans l’autre. La destination programmée, le conducteur se laisse guider par une boîte vocale qui lui indique la direction : « Première rue à droite, avancez jusqu’au prochain rond point... » Pour beaucoup, ce système de géolocalisation par satellite (définition savante du GPS) facilite donc la conduite automobile autant en campagne qu’en ville. Encore faut-il que la programmation soit bien prise en compte ou qu’une petite erreur d’appellation ne vous conduise pas à l’opposé de votre destination.

Aujourd’hui, sur des cartes de randonnée pédestre on peut lire la mention : « Compatible GPS. » Il peut donc être utilisé en montagne ou dans quelque plaine désertique, mais attention car parfois il néglige certains reliefs ! Cette technologie peut sembler déresponsabiliser l’homme, asservi qu’il est à de tels guides que certains commentateurs dénomment : « Grand Penseur Suprême. »

Les faveurs de cette technologie à usage des « terriens » me donnent à penser que pour une aventure spirituelle, il en est tout autrement car elle en appelle aux choix et aux décisions personnels. Pour ceux et celles qui veulent suivre un itinéraire spirituel, pas besoin de GPS… Il n’en existe pas, il n’y a pas de programmation automatique assurant du résultat final. À chacun et chacune d’inventer son chemin, de personnaliser ce qui est, pour lui et pour elle, son horizon tourné vers Dieu.

Certes, dans la tradition catholique, l’Eglise donne des repères et indique quelques passages obligés : les sacrements, la Parole de Dieu. Ils peuvent faire office de « carte » ou plus exactement de « charte » pour la vie du Royaume de Dieu. C’est en faisant la route que son terme se dessine. Chercher Dieu se découvre dans la marche et même dans les détours. En effet, le théologien Xavier Thévenot évoque l’épisode du Buisson Ardent qui oblige Moïse à faire un « détour » pour s’ouvrir à la manifestation de Dieu. Ce détour devient symbolique pour quiconque cherche à vivre cette rencontre. Il peut être une épreuve, un événement inattendu de nos vies, un deuil, un échec professionnel, mais aussi une rencontre inoubliable, un moment de joie lors d’une fête religieuse.

Dans le domaine spirituel, nous n’avons pas un « Grand Penseur Suprême » nous imposant un sens obligatoire faisant fi de tous nos détours. Nous ne sommes nullement manipulés comme des marionnettes dans les mains d’un maître à penser ni d’un gourou. Si, pour se déplacer sur terre on peut faire appel à des moyens humains les plus sophistiqués, pour aller au bout de soi-même, travailler son intériorité, rechercher la face de Dieu et en vivre nécessite de mettre en œuvre notre propre liberté animée de l’Esprit de Dieu. Pour cela la Parole de Dieu peut éclairer notre conscience à laquelle nous sommes constamment renvoyés car, comme le dit le sage de la Bible : « Dieu a laissé l’homme à son propre conseil. »

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/06/2008