Et si cette année on essayait la gentillesse ?

J’emprunte ce titre au journal La Croix qui présentait la « Journée Mondiale de la Gentillesse ». Je viens d’en avoir une belle illustration… De l’autre côté de la rue, un échafaudage monte jusqu’au toit de la maison. Le couple des voisins d’en face est surpris par la visite de l’entrepreneur qui assure les travaux : « Depuis notre échafaudage, dit-il, nous avons remarqué des tuiles déplacées sur votre toit. Je viens avec une échelle pour les remettre en place. » Et l’entrepreneur refuse d’être payé ! En le remerciant pour sa gentillesse, la voisine évoque cet adolescent qui, quelques heures avant, lui a cédé sa place dans le bus de la ville !

La gentillesse est une valeur qui revient dans la société contemporaine. Elle se décline à travers la bienveillance, l’amabilité, la politesse. On peut qualifier la personne gentille de personne avenante, aimable, douce, généreuse, indulgente, patiente. Certes, dans le vocabulaire commun, le mot « gentil » peut avoir la connotation un peu péjorative de manque de personnalité, de mièvrerie, de naïveté ! Il peut même être utilisé dans un sens contraire : “dire des gentillesses“ signifiant parfois “dire des méchancetés“.

Ceci dit, on peut se réjouir de ce que la gentillesse ait une place importante dans les rapports sociaux. Des observateurs font remarquer que, sur les lieux de travail, l’attention aux personnes a un impact non seulement sur leur moral, sur leur santé, mais aussi sur la productivité qui se trouve améliorée. Des relations humaines faites de bienveillance, d’amabilité, de politesse, sont tout bénéfice pour le bon fonctionnement d’une entreprise.

Il y a quelques années, dans un groupe, des jeunes menaient une réflexion sur les valeurs positives et sur les contre-valeurs. Spontanément, les jeunes avaient placé “l’attention aux autres“ parmi les contre-valeurs. Mon étonnement fut grand quand ils m’expliquèrent que pour eux “l’attention aux autres“ signifiait une mise en garde, une protection. Ce fait illustre l’importance d’une éducation. Apprendre à être gentil est une nécessité dans un monde où trop de contre-valeurs semblent prendre le dessus.

Qu’une “journée mondiale de la gentillesse” soit organisée aux quatre coins du monde est un bon signe pour répondre au “besoin d’un peu de douceur dans un monde de brutes“. Bien loin d’être une faiblesse pour ne pas peiner l’autre, la force de la gentillesse est telle qu’elle est une lutte contre l’air du temps. De fait, un service rendu, un bonjour amical, une petite attention profitent autant à celui qui reçoit qu’à celui qui donne !
Alors, si aujourd’hui on pouvait être encore plus gentil !

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/01/2015