L’araignée et la rentrée scolaire

Avec la rentrée scolaire c’est la reprise de la vie économique et des diverses activités. Temps des projets, des choix ! Ils s’imposent par le travail et le nécessaire équilibre à trouver avec la vie familiale. Pour les plus jeunes, c’est aussi le moment des choix à faire concernant les activités sportives et culturelles. Les nouveaux étudiants doivent mettre au point l’organisation de leur vie en quittant la maison pour la ville universitaire. Même les grands-parents sont concernés en ce temps de rentrée.

Au-delà de la seule organisation matérielle de nos vies, surgit la question du sens que nous voulons donner à nos projets. Au plus profond de nous, nous percevons que nous sommes des êtres en manque, donc en questionnement. Nous voulons savoir ce que nous mangerons demain, de quoi nous allons nous vêtir et si nous aurons toujours du travail. Autant de questions susceptibles de devenir des préoccupations. Nous aspirons aussi au succès, à la possession, à l’amitié, à l’amour. Si ces diverses attentes ne sont pas satisfaites, nous pouvons nous lancer dans une quête effrénée de compensations. Ce débordement d’activités ne cache-t-il pas une aspiration beaucoup plus profonde ?

Pour les uns, c’est la reconnaissance d’une vie spirituelle qui les anime ; pour d’autres, c’est un ensemble de valeurs auxquelles ils veulent être fidèles ; pour d’autres encore, la mise en place d’un projet politique ! L’aspiration vers Dieu pour les croyants est un aiguillon qui les stimule et leur permet de mettre de la distance par rapport aux satisfactions illusoires du présent.

La parabole de l’araignée peut attirer notre attention sur les pièges de l’oubli de nos convictions et croyances : Une araignée a tissé une belle toile, elle sait y retenir les insectes qui lui servent de nourriture pour le quotidien ou de réserves pour l’hiver. Voilà qu’un matin de grisaille et de pénombre, elle repère des déchirures qu’elle répare. Elle voit le fil qui part de l’extrémité supérieure de sa toile et qui conduit au sommet d’un vitrail, son point d’ancrage. Mais elle n’en voit pas le bout, perdu dans la hauteur. Où peut bien conduire ce fil lancé vers le ciel ? A quoi sert-il ? Ne se souvenant de rien, d’un coup sec, elle le casse. La toile, aussitôt, s’affaisse et l’araignée se retrouve inerte au milieu de ses fils qu’elle a tendus.

Comme l’araignée, nous déployons notre énergie pour construire la « toile » de notre existence au travers de nos tâches quotidiennes et du jeu complexe de nos relations. Mais ne nous arrive-t-il pas d’oublier ce qui donne cohérence à tout cela ? Nous aussi, nous pouvons être prisonniers de notre « toile », vivre sans aucun avenir car privés du sens de ce que nous faisons. Et si l’on cherchait, dans le secret de notre cœur, le vrai désir de vivre qui nous habite et si l’on essayait de le formuler même maladroitement ?

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/10/2016