Cinq lettres, pour aller mieux

Lucie dit son étonnement à des amis. Elle avait trouvé dans sa boîte aux lettres l’avis de passage d’un agent pour relever le compteur d’électricité. Au jour annoncé, elle ne pouvait être chez elle : comme convenu, elle fait elle-même le relevé et le mentionne sur l’avis de passage. À son retour, une surprise l’attend : le mot « Merci » écrit sur le papier. Touchée, elle évoque autour d’elle la gratitude de cet agent qui aurait fort bien pu ne rien écrire du tout. Ce petit mot de cinq lettres « Merci ! » éclaire sa journée !

Suite à ce récit, un texte trouvé sur Internet me revient à l’esprit. L’auteur évoque les bienfaits du mot « Merci ». S’appuyant sur des résultats de tests, faits en particulier aux États-Unis, plusieurs études scientifiques prouveraient l’efficacité de la gratitude et donc la pertinence de ces considérations. Comment une simple émotion pourrait-elle guérir celui ou celle qui la ressent ?

Partant de cette question, des psychologues ont montré que les personnes à qui il avait été demandé d’éprouver chaque jour un peu de reconnaissance avaient retrouvé le sommeil et une baisse de tension artérielle. Comme dit l’auteur de l’article, il n’est pas nécessaire de faire des études en blouse blanche pour percevoir que la gratitude est un merveilleux sentiment, digne d’être cultivé.

Ce n’est pas un hasard si toutes les traditions morales et spirituelles encouragent les hommes à être reconnaissants les uns envers les autres et, pour les croyants, à l’égard de Dieu. Dans la tradition juive, les psaumes mettent l’accent sur la reconnaissance envers le Dieu Créateur et Sauveur.

Il est étonnant, dans ces temps où les références chrétiennes semblent s’estomper, qu’en un certain sens, le relais soit pris par des philosophes, des psychologues. Le philosophe Comte-Spomville, par exemple ? rappelle que le fondement de la vie morale commence par la politesse. Apprendre à dire « Merci » et « Bonjour » relève de la transmission de cette valeur. Parents et éducateurs devraient y veiller davantage.

En regardant de plus près les paraboles évangéliques, il semble que celle du bon Samaritain invite à une attitude faite de gratitude. Certes Il n’est pas demandé que l’homme secouru aille auprès de son sauveteur pour lui dire merci. Par contre il peut manifester sa gratitude en mettant en œuvre ce conseil : « Va et toi aussi fais de même ! » Il a reçu un bienfait, il sera bienfaiteur à son tour. C’est ainsi que naît la fraternité !

Des maîtres spirituels conseillent que chaque soir avant le sommeil nous puissions nous souvenir de deux ou trois choses pour lesquelles nous voulons dire « Merci ». Sûrement que Lucie y a pensé en retrouvant celui de l’avis de passage, si joliment complété !

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/02/2017