Reçu fiscal

Les associations font parvenir les reçus fiscaux à leurs donateurs. Selon des règles très précises, une diminution d’impôts leur est accordée.

Cela provoque des réactions chez certaines personnes, soucieuses de relativiser de ce fait la gratuité du don. Elles s’indignent même de cette manière de faire de l’État qui, sous le couvert du don des citoyens, se dégage de responsabilités lui incombant. Elles croient trouver un appui du côté des psychologues quand ils affirment qu’il n’y a pas de gratuité pure. Déjà le simple fait de trouver plaisir à donner voilà un soupçon qui pèse sur l’acte gratuit. Faut-il le discréditer cependant ?

Combien de bénévoles trouvent un intérêt personnel dans leur engagement tout en assurant le bon fonctionnement de nombreuses associations ! Le conseil évangélique : « Que ta main droite ignore ce que donne ta main gauche » est une mise en garde contre la seule recherche du plaisir personnel dans le don.

Il serait faux de remettre en cause la pratique de l’appel au don par la déduction fiscale qui en découle. Dans notre pays elle est un enjeu démocratique de taille. Elle ne discrédite pas notre générosité. Elle nous rappelle que pour chasser les méfaits d’un système centralisateur, il ne serait pas bon que tout soit pris en charge par l’État. La vie associative, sa dynamique, l’implication de beaucoup de bénévoles restent une richesse pour la vie citoyenne. Bien des acteurs sociaux, assistantes sociales tout particulièrement, sont heureux de pouvoir indiquer l’adresse du Secours catholique, du Secours populaire ou de la Croix rouge et de bien d’autres, pour les personnes en demande d’aides particulières.

Le reçu fiscal ne dénature pas la participation des citoyens à plus de justice sociale par la redistribution des dons. N’est-ce pas d’ailleurs l’effet recherché ?

Ne soyons pas dupes, pour autant. L’État fait preuve de reconnaissance envers les donateurs, mais n’a-t-il pas à être tout aussi généreux pour répondre aux besoins de ses citoyens ?

Osons réclamer haut et fort que le train de vie de l’Etat soit moins dispendieux.
Exigeons une plus grande justice dans la distribution des biens sociaux.
Osons dénoncer la multiplicité des indemnités pour les présidents, et vice-présidents des nombreuses commissions qui fleurissent au moment de la réorganisation des régions et des nouvelles communautés d’agglomération !
Membres d’associations, soyons vigilants pour que les dons reçus soient affectés aux causes défendues et non au seul fonctionnement de l’association qui les perçoit.

Et si cette pratique du reçu fiscal met le donateur mal à l’aise, rien ne l’oblige à faire état de sa générosité. Il reste libre de la passer sous silence dans sa déclaration des revenus.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/03/2022