Charité bien ordonnée commence par soi-même
On entend parfois des commentaires désabusés de ce proverbe. Ainsi : « Si tout le monde commence par s’occuper de lui-même, il n’y aura plus personne pour s’occuper des autres. »
En réalité, ce commentaire sarcastique n’a pas saisi la pointe de ce proverbe plein de sagesse. De quoi s’agit-il ?
Ce proverbe signifie que la manière dont je m’occupe de moi n’est pas sans influence sur la manière dont je m’occupe des autres. On l’a déjà vu dans un autre proverbe : « Médecin, soigne-toi toi-même. » Mais ici, le terme de “charité”, qui est une autre façon de parler de l’amour, élargit le problème. Nous pourrions reformuler le proverbe sous forme de questions : « Comment aimer les autres si je ne m’aime pas moi-même ? Comment assurer les comptes d’une entreprise si je me perds dans les miens ? Comment conseiller la vie conjugale des autres si ma vie affective est une longue suite d’échecs ? »
Dans la Bible on trouve cette sagesse toute simple lorsque saint Paul conseille son ami Timothée pour le choix des futurs responsables des communautés chrétiennes () : qu’il soit l’époux d’une seule femme ; qu’il élève bien ses enfants ; qu’il soit sobre. Comment, en effet, être responsable de la famille des chrétiens si l’on ne peut être responsable de soi-même et de sa propre famille ?
On fustige aussi parfois ce proverbe en l’accusant de cultiver l’égoïsme. Deux remarques s’imposent ici : s’aimer soi-même est une bonne chose. Combien de personnes souffrent de ne s’être jamais pardonné telle ou telle action. De plus, s’aimer ne veut pas dire s’adorer ou s’idolâtrer. Si je m’aime vraiment, alors cet amour doit me conduire à me sortir de moi-même car « il n’est pas bon que l’homme soit seul ».
L’autre remarque porte sur la fin du proverbe : dire que charité bien ordonnée commence par soi-même, ne signifie pas qu’elle s’arrête à soi-même. Bien au contraire, si elle est bien ordonnée, elle doit me conduire au-delà de moi-même.
Mais il peut y avoir un usage excessif de ce proverbe. En effet, combien de personnes attendent d’être parfaitement à l’aise avec elles-mêmes pour s’autoriser de s’ouvrir aux autres au risque de ne jamais y parvenir. S’aimer soi-même ne signifie pas se rendre parfait et fort pour pouvoir aider ensuite les autres. S’aimer soi-même consiste avant tout à s’accepter avec ses misères petites ou grandes et à avoir un peu d’humour sur soi. C’est d’ailleurs ces dernières qui nous donneront la discrétion et l’humilité nécessaires à tout exercice de la charité.
Évêque de Séez, ancien équipier de PSN.
- Il n’y a pas de fumée sans feu
- Qui aime bien, châtie bien
- Bien mal acquis ne profite jamais
- Chacun voit midi à sa porte
- L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
- Le mieux est l’ennemi du bien
- Petit à petit l’oiseau fait son nid
- Vivre d’amour et d’eau fraîche
- Faute avouée est à moitié pardonnée
- L’enfer est pavé de bonnes intentions
- La curiosité est un vilain défaut
- L’argent ne fait pas le bonheur
- Qui trop embrasse, mal étreint
- Les petits ruisseaux font les grandes rivières
- La fin ne justifie pas les moyens
- Toute vérité n’est pas bonne à dire
- Quand le chat est parti les souris dansent
- Charité bien ordonnée commence par soi-même
- On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs
- Nul grand homme pour son valet
- Les conseilleurs ne sont pas les payeurs
- La faim fait sortir le loup du bois
- La paresse est la mère de tous les vices
- Avant d’enlever la paille de l’œil de ton voisin, retire la poutre qui est dans le tien
- Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre
- À l’impossible, nul n’est tenu
- La raison du plus fort est toujours la meilleure
- L’herbe du pré d’à-côté est toujours plus verte