Tes péchés sont pardonnés ! (d’après Matthieu 9,1-8)

Le cœur et l’esprit fatigués
par la bêtise des hommes et par mes propres misères,
je m’étends quelques instants sur mon lit,
sans forces et comme paralysé ;
je laisse vagabonder mon imagination...

Sous le soleil de Palestine...
je distingue une maison, pleine à craquer ;
des hommes, des femmes se poussent,
se hissent sur la pointe des pieds
et s’agrippent jusqu’au seuil de la porte d’entrée.
Et pourtant, on n’entend pas un bruit !
Dans le silence impressionnant,
de l’intérieur de la maison,
monte une voix grave et douce...

Arrivé sur le toit, par l’escalier extérieur,
j’y découvre, surpris, des visages familiers !
François d’ Assise, Benoît Labre, Dominique, Thérèse...
tous ceux que j’aime le plus souvent invoquer ;
ils sont tous là ! ...Je les interroge du regard !
Ils creusent un trou sur la terrasse de la maison !
Que faites-vous ? -”Nous sommes la foi de l’ Eglise !
Nous sommes ceux qui transportent la civière des paralysés.
Veux-tu que nous te descendions à ses pieds ?”
Je me laisse faire. Je leur fais confiance.
Avec une grande délicatesse, ils me déposent,
Seigneur, à tes pieds !

Toi, toujours émerveillé de leur foi,
tu te penches alors vers moi :
“Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés !”.
Blasphémateur ! Sacrilège ! Profanateur !
Dans l’assistance, des scribes se déchaînent...
Me sachant responsable de cet incident,
un peu gêné pour toi, je cherche ton regard, Seigneur.
Tu souris. -“Pourquoi votre cœur est-il si fermé ?
Qu’est-ce qui est le plus facile, dire :
‘Tes péchés sont pardonnés’ ou ‘lève-toi et marche ?’
Eh bien, pour que vous sachiez que j’ai le pouvoir
de pardonner les péchés...
- tu te retournes vers moi
avec une telle tendresse dans les yeux
que je me sens déjà mieux ! -
"Lève-toi, prends ta civière et retourne chez toi !”

Je bondis de mon lit, enfile mon pardessus,
sors précipitamment de ma chambre calfeutrée,
cours vers l’église la plus proche
et tombe à genoux aux pieds d’un témoin de ton pardon
pour qu’il entende ma confession !
Mon visage est inondé de lumière, mon cœur danse de joie,
et j’entends comme une foule immense qui chante :
“Gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes !”

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Michel HUBAUT o.f.m.
Publié: 24/02/2004