1er dimanche de l’Avent

1. Noël et Pâques sont, sans conteste, les deux fêtes les plus célébrées dans le monde chrétien. Celle de Noël dépasse le monde des croyants chrétiens. Elle est précédée par le temps de l’Avent, autrefois un temps de pénitence comme les ornements violets le signifient, un mini carême en quelque sorte. Il est devenu un Noël avant l’heure chaque jour et pendant quatre semaines. Il ne faut pas s’en plaindre au nom d’une tradition perdue. On comprend que pour nombre de personnes, Noël et le temps de l’Avent apportent un peu plus de joie dans leur vie que les épreuves de toutes sortes assombrissent souvent.

2. Pour nous, chrétiens, il faut tout de même dépasser les motifs qui font remplir les magasins, illuminer les rues, les maisons. Revenir au cœur de l’évènement fondateur, la venue du Christ Jésus dans notre monde un jour du temps des hommes. Depuis des siècles les prophètes avaient annoncé la venue d’un Messie libérateur et, au temps de Jésus, le peuple la sentait plus proche que jamais. Jean le Baptiste l’a vue en Jésus. Contrairement à son attente, elle s’est faite dans la plus totale discrétion, dans des conditions bien mal connues. Certainement pas un 24 décembre de notre calendrier, alors inconnu à cette époque. Si l’évangéliste Luc l’a théâtralisée, Matthieu se contente de quatre mots pour en parler ; Marc et Jean n’en disent rien. Mais pour tous, Jésus est venu dans la condition humaine et cela est à l’origine de leurs écrits. Ce temps de l’Avent nous appelle à le méditer. La venue en humanité de Jésus ne se réduit pas à une naissance corporelle. Elle est la source d’une autre naissance, celle de notre foi. Si elle fut instantanée pour quelques-uns, il a fallu et il nous faut toujours du temps pour la faire grandir.

3. Ce temps de l’Avent nous est proposé à cette fin. En nous invitant d’abord à regarder notre temps de vie passé. Il s’est rempli comme un vase de ce que nous avons fait mais aussi de tout ce que nous avons souvent plus subi que voulu. Nous nous sommes réjouis des uns mais attristés d’autres. Mais plutôt que d’en faire une somme de constats, ne pourrions-nous pas nous poser la question : qu’en ai-je appris ? Pas dans un autre but que de celui du temps qui est encore devant nous. L’artisan apprend de son passé, de ce qu’il a réussi, mais davantage encore de ce qui ne l’a pas été. Nous pouvons faire mieux que d’attendre le futur. Victor Hugo a écrit : « Le futur est une porte. Le passé en est la clef. »

4. Mais plus encore, c’est de notre manière de vivre ce temps que nous pouvons méditer. L’attente ne saurait être passive, comme l’attente de jours meilleurs par la grâce de Dieu. Le premier dimanche de l’Avent ouvre une nouvelle année liturgique. Le premier janvier ouvrira une nouvelle année civile. Entre proches, entre amis, entre tous, nous nous la souhaitons bonne. On pourrait en ce premier dimanche de l’Avent nous souhaiter les uns aux autres, non seulement bonne mais comme « une aube nouvelle » comme nous le chantons. Il ne suffit pas de la souhaiter. Il faut aussi y être pour quelque chose. Ce quelque chose, c’est ce que nous vivrons. L’exemple vaut mieux que la parole. Dans le dernier numéro de la revue La Vie, un article est intitulé : « Le myopathe devient chercheur à Harvard. » Atteint de la myopathie de Duchêne, cette maladie qui finit par paralyser tous les membres, souvent mortelle en bas âge, alors que son père mit fin à ces jours, il dit avoir trouvé en sa mère « le gène de la résilience », cette force d’âme qui ne renonce jamais. Il raconte : « Alors que j’intervenais dans le cadre d’un partenariat avec une paroisse du Massachusetts, j’ai même prononcé un discours à l’église et évoqué le don de soi. » Il sera présent au téléthon des 5 et 6 décembre prochains.

Méditation

Voici venus les Quatre-Temps de l’Avent
Et le temps d’allumer sa couronne de lumière
Pour entrer dans le plus beau des mystères
En grand silence et profond recueillement.

Voici venus les Quatre-Temps de l’Avent
Et le temps qui remonte les siècles en arrière
Pour nous rappeler qu’est venu un Enfant
Devant lequel des bergers de mirent en prière.

Voici venu les Quatre-Temps de l’Avent
Et le temps de ne pas te laisser distraire
Par les marchands et leurs étals de lumières
Pour allumer en toi celle de l’engagement.