18e dimanche du temps ordinaire

1. « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi, n’aura jamais soif. » A la Samaritaine du puits de Jacob, Jésus avait déjà dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. » Nous savons nous que sans pain, ni eau, il n’y a pas de vie. Sur notre terre, pourtant assez riche pour subvenir aux besoins de l’humanité, chaque jour, 25 000 personnes, dont plus de 10 000 enfants, meurent de la faim et d’eau non potable. De quelle faim, de quelle soif Jésus parle-t-il ? Quel est-il ce pain, quelle est donc cette eau dont il dit qu’ils apaiseront pour toujours soif et faim ?

2. L’évangéliste Jean a fait de la Vie, avec un grand V, un thème majeur de son évangile. Près de 50 occurrences. Au 4e verset du premier chapitre, on lit déjà : « En lui était la Vie. » Par la suite, tout au long de son évangile, elle est le plus souvent qualifiée d’éternelle. Nous pensons bien sûr à l’après-mort, à la vie qui suivra cette vie sur la terre. Il pensait à cela, ce légiste qui posa la question : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » Il lui avait répondu en le renvoyant au texte fondateur de la foi juive : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie. » Cependant Jésus nous dit autre chose aujourd’hui : « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi, n’aura jamais soif. » Il le redira à de nombreuses occasions : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. » Il ne s’agit plus de vie après la mort mais de la vie au présent. Aux gens du Temple qui contestaient son message, il avait déclaré : « Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez acquérir par elles la vie éternelle : ce sont elles qui me rendent témoignage. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie éternelle. » Il le leur redira encore : « En vérité, en vérité, celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé a la vie éternelle. » La vie éternelle serait donc déjà là, en notre vie mortelle, comme une vie éternelle déjà commencée pour celui qui croit.
« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » avait-il répondu lors de la tentation dans la solitude. Et la Parole, c’est Celui que Dieu a envoyé dans le monde.

3. « La vie a-t-elle un sens ? » Voilà une question qu’on est amené à se poser lors des périodes de crise personnelle mais aussi, plus simplement, en se levant le lundi matin… Qui n’a jamais été assailli par le sentiment de l’absurde ? Les avancées technologiques qui avancent à grande vitesse mais avec elles aussi, les crises guerrières planétaires, climatiques, sanitaires comme le Covid, ne vont pas du tout dans le même sens. A la question « La vie a-t-elle un sens ? » des philosophes ont voulu répondre ; elle a été aussi posée à des candidats au baccalauréat. Ils ne pouvaient y répondre que dans les limites de la raison. Jésus répond à la question en nous appelant à lui. Il est en sa personne un pain qui donne à vivre un projet qui dépasse tous les nôtres. On admire les sportifs des JO qui se sont préparés des années durant, durement, en vue d’obtenir une médaille dans leur concours. Quelle déception lorsque, pour une fraction de seconde, elle leur a échappé. Mais pour qui a trouvé en Jésus sa référence, il devient possible de dépasser l’épreuve de la désespérance. Ce que nous vivons d’éprouvant, il l’a vécu avant nous, bien plus lourdement que nous. De penser alors à lui, de le regarder, nous donnera de trouver encore du sens à notre vie.

4. Daniel Dias est né sans mains, avec un seul pied et « avec un très beau sourire », se rappellent ses parents ! Leur foi chrétienne va les aider à trouver la force d’aimer et d’élever leur fils handicapé. A l’âge de 16 ans, il se met à la natation handisport après avoir regardé les Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004. Il est loin d’imaginer qu’il gagnera plusieurs médailles d’or à ceux de 2008 de 2012 et de 2016. Il est aujourd’hui l’athlète le plus titré aux Jeux Paralympiques avec 24 médailles dont 14 médailles d’or !
« Mes parents ont toujours essayé de me communiquer l’amour de Dieu, donc j’ai grandi avec. Je vivais avec des gens qui avaient mis leur confiance en Dieu, et quand on part à la recherche de ses rêves, l’impossible devient réalité, car notre Dieu est le Dieu de l’impossible. C’est comme ça depuis toujours, dans ma vie de sportif. J’ai toujours eu une grande foi en Dieu, mais avec le succès aux Jeux de 2008, j’ai commencé à m’éloigner de Lui. Je me suis alors rappelé une phrase que mon père m’avait dite : « Tu peux gagner toutes les médailles que tu veux mais ne te laisse jamais gagner par elles. » J’ai réalisé que malgré le succès et les médailles qui continuaient d’arriver, j’avais perdu ma joie de vivre, mon cœur était devenu « handicapé ». J’avais perdu mon essence, celle qui était d’être avec Dieu et de marcher avec Lui. Entre 2010 et 2011, je me suis repenti, j’ai prié pour recevoir le pardon de Dieu. J’ai compris que sans Dieu, je ne suis rien ! Il m’a pardonné et a éloigné de moi la culpabilité. Il m’a redonné la joie de vivre ! Les plus grandes frustrations viennent quand j’oublie l’importance d’avoir Jésus dans ma vie !


Méditation

Tu le vois, Seigneur, nous sommes tant rassasiés
Que nous savons plus ce qui peut nous manquer.
A force de courir aux marchés super garnis,
Le cœur se vide de tout ce que tu lui avais mis.

Nous cherchons les smartphones les plus derniers
Pour nous dire ce que nous devons penser.
Nos GPS les plus sophistiqués
Ne nous disent pas où te trouver.

Aux disciples qui se voyaient manquer de pain
Pour apaiser tant de monde de leur terrestre faim,
Tu demandas d’apporter ce peu et ce rien
Qui devinrent bénédictions multipliées sans fin.

Donne-moi d’arrêter ma course, de faire une pause,
Et dans le silence qu’on ne trouve qu’au fond de soi
Te présenter ce peu, ce rien, ma pauvre chose
Bénis-les, Seigneur, pour qu’ils me donnent faim de toi.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 04/08/2024