31e dimanche du temps ordinaire
1. « Un scribe s’avança vers Jésus. » A son époque, les scribes, appelés aussi rabbis, constituaient une classe supérieure de la société juive, juste en dessous de celle des prêtres. Ils avaient suivi une formation pour les amener à interpréter les Ecritures, toutes rédigées en hébreu, langue inaccessible au peuple qui ne parlait que l’araméen. Les scribes pouvaient alors enseigner en tant que « docteurs de la Loi », à condition d’avoir 40 ans de formation derrière eux. Très vénérés, ils étaient très écoutés pour tout sujet concernant aussi bien la pratique religieuse que la vie communautaire.
2. Ce scribe interroge Jésus : « Quel est le premier commandement ? » Il savait pertinemment quel était le premier commandement. Pourquoi interroge-t-il Jésus ? Voulait-il vérifier que Jésus était dans la droite ligne de l’orthodoxie ? On lui a si souvent reproché de l’interpréter autrement. Jésus répond par ce credo de la foi juive : « Shema Israël, Ecoute Israël », dont nous avons entendu tout le message en première lecture. Jésus ajoute : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandements plus grands que ceux-là. » Le scribe ajoute : « Cela vaut mieux que toute offrande d’holocauste et de sacrifices. » Le livre du Deutéronome prescrivait de multiples commandements concernent les sacrifices et offrandes rituelles pour le culte divin au Temple. Héritées de pratiques très anciennes dans l’histoire des religions, ces règles avaient pris si une grande place dans le culte que les prophètes ultérieurs comme Isaïe qui se fait porte-parole du Seigneur les condamne avec des mots très forts : « Cessez d’apporter de vaines offrandes : la fumée des holocaustes, je l’ai en horreur ! ….. Je n’en puis plus …. Cessez de faire le mal…. Recherchez la justice… Faites droit à l’orphelin…. Prenez la défense de la veuve. » Ce scribe partage entièrement ces désaveux divins rapportés par le prophète et Jésus l’en félicite.
3. Il a fallu attendre quelques siècles avant Jésus-Christ pour que l’homme prenne conscience qu’il n’y en avait qu’un seul et que, s’il fallait le servir et même le craindre, il fallait surtout l’aimer. Nous le devons à la foi juive qui fut le berceau de la foi chrétienne en laquelle l’amour du prochain prime tout pratique. Pourtant des siècles durant, on pria au cours de la Semaine sainte pour la conversion des « juifs perfides », rendus tous coupables de la mort de Jésus alors que, seules, les autorités du Temple s’y entreprirent. Il fallut attendre le bon pape Jean XXIII pour que cette prière soit ôtée. Benoît XVI alla plus loin encore. Invité dans une synagogue, il s’adressa à la communauté juive ainsi : « Vous êtes nos ancêtres dans la foi. » Le pape François s’est rendu dans plusieurs synagogues pour rencontrer ceux qu’il appelle « nos frères et sœurs dans la foi ».
4. Quant à la pratique de l’amour du prochain, il faut faire nôtre le sentiment de l’auteur du Petit Prince : « Je ne dispose pas de l’amour comme d’un réservoir : il est d’abord exercice. » Nous avons la vie devant nous comme un chantier ouvert.
Marcel Beauchemin peut nous aider à y trouver notre place. Il écrit :
1. Aimer, c’est reconnaître les belles choses chez l’autre.
2. Aimer, c’est être capable de dire « Je te félicite ».
3. Aimer, c’est pouvoir dire à l’autre « J’ai besoin de toi ».
4. Aimer, c’est être capable de dire « Merci ».
5. Aimer, c’est reconnaître que l’autre peut avoir raison.
6. Aimer, c’est être capable de dire « Excuse-moi »
7. Aimer, c’est accepter de prendre du temps pour l’écouter.
8. Aimer, c’est être capable de reconnaître ses torts.
9. Aimer, c’est être capable de faire plaisir à l’autre, quand tout me justifierait de refuser.
10. Aimer, c’est être capable de pardonner.
11. Aimer, c’est être capable d’ouvrir la bouche pour ne dire que la vérité.
12. Aimer, c’est être capable de tenir sa langue afin de ne pas offenser.
13. Aimer, c’est accepter d’être dérangé par les autres.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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