33e dimanche du temps ordinaire

1. Des cataclysmes comme ceux décrits par Jésus, les hommes en connurent et en connaissent toujours beaucoup, de plus en plus semble-t-il. Des déluges d’eau, de feu mais aussi de guerres, de persécutions, de génocides qui ne firent jamais autant de victimes que dans les cent dernières années. Sont-ils des signes de la fin du monde des hommes avec leurs victimes, la fin de la vie sur terre que nous maltraitons tant ? Des hommes n’en doutent plus et pensent qu’il faudra émigrer sur une autre planète. Un avenir meilleur est-il encore possible ?

2. L’évangile de Marc fut écrit à l’époque des premières communautés chrétiennes. Composées essentiellement de Juifs à leurs débuts, elles furent vite confrontées à ceux que Luc appelle « les gens de la synagogue » qui ne virent en elles que des sectes hérétiques. Etienne en fut la première victime. Paul ne passa pas dans une ville sans devoir la quitter, poursuivi par eux, mais aussi par des citoyens romains qui l’accusaient de « vouloir changer leurs règles de conduite ». Vint ensuite la persécution romaine et le livre de l’Apocalypse écrit pour ranimer l’espérance des chrétiens. On comprend le désarroi des premiers chrétiens et leurs questions. Apparemment donc rien ne présageait une venue glorieuse du Fils de l’homme « sur les nuées du ciel ».

3. « Laissez-vous instruire par l’exemple du figuier ! » répond Jésus. Observateur attentif de la nature, Jésus y a trouvé de nombreuses images pour dire quelque chose de son message. La vigne, les semences, l’ivraie, le grain de sénevé, les fleurs des champs ; aujourd’hui le figuier qui, au printemps, voit ses rameaux se couvrir de feuilles annonciatrices des fruits de l’été. Jésus a trouvé en ce figuier qui va vers l’été, sans y être déjà, une image du devenir de l’humanité. Mais il y a plus. Il nous invite à un engagement à l’image de la poussée de sève dans les branches du figuier pour les amener à verdir. Paul et son disciple Luc, comme l’auteur du livre de l’Apocalypse du temps des persécutions, se feront les missionnaires, « dans les détresses, les contraintes, les angoisses », de la persévérance, terme qui revient plus de 20 fois dans leurs écrits. A l’image de ce que, lui, Paul, vécut : « Des Juifs, j’ai reçu cinq fois les trente-neuf coups, trois fois, j’ai été flagellé, une fois, lapidé, trois fois, j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit sur l’abîme. Voyages à pied, souvent, dangers des fleuves, dangers des brigands, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur mer, dangers des faux frères ! Fatigues et peine, veilles souvent ; faim et soif, jeûne souvent ; froid et dénuement. » Impressionnant ! Sa persévérance dit toute son espérance. Oui, la semence produira du grain en abondance, dans la bonne terre, malgré les chemins piétinés, les terres rocailleuses, broussailleuses rencontrées. Oui, le bon grain l’emportera sur l’ivraie. Oui, le figuier portera ses fruits. Jésus dit aux siens, une fois de plus, l’Espérance.

4. Pour notre aujourd’hui aussi. Actuellement les églises des pays européens ne voient plus les affluences d’antan et on s’en afflige en pensant à ce que la plupart d’entre nous a connu. Cependant affluence ne signifie pas nécessairement ce qu’elle suppose. L’obligation d’assister à la messe sous peine de péché, ne faisait pas du pratiquant un disciple fervent. Il y avait la peur du gendarme. Cependant, avec la diffusion par internet, un nombre impressionnant de sites font référence à Jésus, à la religion chrétienne, bien plus nombreux qu’il n’y eut de missionnaires dans tous les temps. Les statistiques montrent même que cette diffusion dépasse la croissance mondiale, malgré les persécutions, comme en Chine qui la freine. Par ailleurs le nombre d’œuvres caritatives religieuses ou laïques n’a jamais été aussi important. Le christianisme y fut certes pour quelque chose. Non, le Christ Jésus n’a pas été mis définitivement au tombeau. Quant à nous, n’oublions pas que nous devons « garder nos lampes allumées ».

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 17/11/2024