2e dimanche de l’Avent
1. Ils se nommaient Tibère, Ponce Pilate, Hérode, Philippe, Lysanias, Hanne, Caïphe. Ils sont sept, tous aux sommets des pouvoir politiques, religieux. Les légendaires routes romaines, rectilignes et pavées, ont fait conquérir des terres, écraser des rébellions. A Jérusalem, la pratique religieuse est aussi très réglementée. Tout et tous sont sous contrôle. Sauf ce mystérieux ascète, loin de tous les pouvoirs, à l’écart des routes et des chemins fréquentés, se suffisant à lui-même en se vêtant de d’habits en de poils de chameau, se nourrissant de sauterelles et miel sauvage.
2. Il s’appelait Jean. Il était le fils de Zacharie, le Grand Prêtre du Temple dont il s’était écarté, alors qu’il devait hériter de la charge de son père. C’est sur lui, dans la solitude et le silence de son désert, que la Parole de Dieu tomba, le saisit et lui fit proclamer : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Jean annonçait une venue là où l’on n’attendait personne, là où aucun chemin ne conduisait. Il annonçait la proximité de la venue d’un Seigneur qui n’aurait rien de ceux que l’on connaissait, ne viendrait pas là où on l’attendait. Il sera, ce Seigneur, à l’image celui que Jean, tel un précurseur, montrait de lui. Il vivra dans le même mode de vie que lui. Il se trouvera dans le silence tel que celui du désert. Mais pour reconnaître ce Seigneur, il faudra une conversion, un retournement de 180 degrés de nos façons de voir, de juger des choses. Parce qu’elles seront des obstacles à franchir, des ravins à combler, des chemins à redresser.
3. Nous dépensons beaucoup d’énergie, faisons beaucoup d’efforts à la recherche de petits bonheurs au milieu de tous les soucis qu’apporte la vie. Cela se comprend. Mais cela nous mène à beaucoup d’agitation. Il nous mange tant de temps que nous ne trouvons plus celui du silence pour entendre le Seigneur frapper à notre porte. Jésus n’a cessé de nous dire qu’il veut demeurer en nous, nous faire demeurer en lui. Qu’à cette condition-là nous vivrons les choses de la vie autrement, parce que ses pensées, ses sentiments, ses choix seront nôtres. Qu’à cette condition-là nous trouverons que la Vie est bien plus que la vie. L’auteur du Petit Prince, le livre le plus diffusé dans le monde après la Bible, s’adresse souvent aux hommes et à Dieu pour leur dire « le silence de mon amour ».
4. On doit à Michel Quoist, prêtre, une description parlante de cette agitation qui tue le temps du silence. Il écrit : « Je suis sorti, Seigneur. Dehors les hommes sortaient. Ils allaient, ils venaient, ils marchaient, ils couraient. Les vélos couraient, les voitures couraient, les camions couraient, la rue courait, la ville courait. Tout le monde courait. Ils couraient pour ne pas perdre de temps. Ils couraient à la suite du temps, pour rattraper le temps, pour gagner du temps. Au-revoir, monsieur, excusez-moi, je n’ai pas le temps… Je repasserai, je ne puis attendre, je n’ai pas le temps… Je termine cette lettre, car je n’ai pas le temps… J’aurais aimé vous aider, mais je n’ai pas le temps… Je ne puis accepter, faute de temps. Je ne peux réfléchir, lire, je suis débordé, je n’ai pas le temps… J’aimerais prier, mais je n’ai pas le temps.
Tu comprends, Seigneur, ils n’ont pas le temps : l’enfant, il joue, il n’a pas le temps tout de suite... plus tard. L’écolier, il a ses devoirs à faire, il n’a pas le temps... plus tard. Le lycéen, il a ses cours et tellement de travail, il n’a pas le temps... plus tard. Le jeune homme, il fait du sport, il n’a pas le temps... plus tard. Le jeune marié, il a sa maison, il doit l’aménager, il n’a pas le temps… plus tard. Le père de famille, il a ses enfants, il n’a pas le temps... plus tard. Les grands-parents, ils ont leurs petits-enfants, ils n’ont pas le temps... plus tard. Ils sont malades, ils ont leurs soins, ils n’ont pas le temps... plus tard. Ils sont mourants, ils n’ont... Trop tard !... ils n’ont plus de temps ! »
Il terminait ainsi : « Je ne Te demande pas, Seigneur, le temps de faire ceci, et puis encore cela. Je Te demande la grâce de faire consciencieusement, dans le temps que Tu me donnes, ce que Tu veux que je fasse. »

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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