7e dimanche du temps ordinaire
1. « Je crois que cet homme est capable d’être plus grand que le mal qu’il a fait. » Ce sont les mots du curé de la basilique de Notre-Dame de l’Assomption à Nice devant les jurés de la Cour d’assises de Paris, réunis pour juger cet homme qui assassina trois personnes dans la basilique le 29 octobre 2020. Le pape Jean-Paul II a été voir dans sa prison celui qui avait tiré sur lui et lui a pardonné. « Vous n’aurez pas ma haine » a écrit ce père de famille dont l’épouse avait été des victimes au Bataclan en 2015. Toutes ces victimes le furent au nom d’une interprétation religieuse extrémiste mortifère.
2. « Aimez-vous les uns les autres… Faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Jésus demanda à ses disciples, qui auront à souffrir « à cause de son nom », de choisir un autre chemin que celui des hommes. Souvenons-nous. Il a tancé ses disciples qui lui demandaient de faire tomber la foudre sur ces villageois samaritains qui les avaient chassés parce qu’ils étaient juifs. La sœur du Père Hamel a noué des relations avec la mère d’un des assaillants. « Je me suis demandé dans ma prière : qui peut souffrir plus que moi ? Je suis une maman et j’ai une réponse. Je n’ai eu de cesse de rencontrer cette mère qui est en souffrance. Nous avons appris à gérer notre douleur toutes les deux. Ma prière a été entendue. Après l’avoir entendue, l’un des trois accusés a demandé à prendre la parole pour dire qu’il était bouleversé. Il a demandé pardon pour sa négligence criminelle, pour ne pas avoir fait tout ce qu’il aurait pu pour empêcher son cousin de commettre l’attentat. » Le 2 février le calendrier liturgique nous fait souvenir de saint Jean Théophane Vénard, prêtre des Missions Etrangères au Tonkin. En 1861 l’empereur le condamna à être décapité parce que chrétien. Il fut l’un des 20 000 autres qui le furent en moins de deux ans. On rapporte qu’avant le moment fatidique, il tourna sa tête vers le bourreau et lui sourit.
3. Nous admirons tous ces acteurs de la miséricorde sans pouvoir assurer que nous en aurions été capables. Nous avons encore en mémoire les jugements, les comportements qui mettaient les chrétiens protestants et catholiques loin des uns des autres, trop souvent contre. Jésus, sachant bien tout ce qu’il y a dans le cœur de l’homme, veut nous entraîner à sa suite. Nous avons la vie pour cela mais cela doit faire partie de nos projets. En commençant par faire taire en nous la voix de la violence et chercher d’autres chemins face à elle.
4. Jésus nous en a montré l’exemple. En disant « A celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre », il ne fait pas l’éloge du masochisme. Ce serait une grave erreur d’interprétation ! Cette parole de Jésus, comme beaucoup d’autres, n’est pas à recevoir comme une consigne d’action, comme une ligne de conduite. Lors de son procès, il a été frappé par l’un des gardes sur une joue et il n’a pas pour autant tendu l’autre ! Mais il a invité celui qui l’a frappé à rentrer en lui-même pour évaluer sa propre conduite ! « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » () Aimer, ce n’est pas renoncer à ce que justice soit faite lorsqu’il y va du droit. Aimer, ce n’est pas s’humilier ou donner à l’autre l’impression qu’il a raison mais décider de ne pas se laisser dominer par l’offense. Nous le savons : aimer sentimentalement, avoir de l’affection, ça ne se commande pas. Mais ce que nous pouvons, le Christ nous le signifie en quelques mots : « Faites aux autres ce que vous voulez qu’on fasse pour vous ! » Cela n’est plus de l’ordre sentimental du cœur mais de l’ordre de l’engagement. Il faut reconnaître que des situations peuvent dépasser nos forces et nous empêcher d’agir comme Jean-Paul II ou la sœur du Père Hamel. Il nous reste encore la manière du Christ : « Père, pardonne-leur… » Comme si, ne pouvant plus le faire lui-même, il demande à son Père de le faire pour lui !
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Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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