8e dimanche ordinaire : Après avoir entendu les commandements à...

1. Après avoir entendu les commandements à pratiquer la miséricorde dimanche dernier, voici que sont décrites les démarches nécessaires pour la mettre en œuvre. Enlever la poutre de son œil avant de vouloir enlever la paille dans l’œil de son frère. Mettre son cœur en état de tirer du bien et non du mal. Les exemples pris par Jésus sont parlants ; on ne trouve pas de raisin sur des ronces, ni des figues sur des buissons épineux. Il faut donc rendre notre cœur bon et en éliminer tout ce qui rend mauvais ce que nous faisons. Paul a détaillé dans presque toutes ses lettres aux premiers chrétiens les habitudes à éviter, les choix à faire : « Cessons donc de nous juger les uns les autres… Faites vous-mêmes votre propre critique… Si quelqu’un se prend pour un personnage, lui qui n’est rien, il est sa propre dupe… Considérez les autres comme supérieurs à vous. »

2. Le carnaval proche rappelle aux plus anciens le temps des bals masqués. Le masque est utilisé depuis les temps très anciens. Dans les civilisations polynésiennes, africaines, leurs porteurs voulaient représenter plus que ceux qu’ils étaient, dire plus que ce qu’ils disaient. Il fut aussi utilisé pour se protéger lors des temps de peste et d’autres épidémies parce qu’on les croyait générées spontanément par l’air. Il fallut attendre Pasteur pour éliminer telle cause. Aujourd’hui on sait que, si la pandémie est contagieuse, c’est encore par l’air que nous expirons que le virus est transmis. Les masques sont là pour se protéger comme pour protéger autrui. On attend avec impatience de pouvoir entendre, comme titrait une émission d’autrefois : « Bas les masques. »

3. On peut voir dans ce port du masque une analogie avec les comportements que décrit Paul. On se masque bien au physique pour cacher, comme on dit, les injures du temps. Au sens figuré, on se masque aussi lorsque l’on se cache la vérité, lorsque l’on donne le change pour se montrer autre que ce que l’on est, lorsque l’on se fait juge d’autrui en lui faisant porter le masque qui servira à de le discréditer. Les événements douloureux vécus dans l’Eglise ont mis le doigt sur cette envie de montrer un visage parfait, à l’image de celui de Jésus. Pour la bonne cause, pensait-on. Parce que la plaie n’a pas été soignée à temps, elle s’est envenimée et le mal fut pire. Un adage dit que « Qui veut cacher un mensonge doit mentir mille fois ».

4. Le message de Jésus à ses disciples est clair : « Soyez vrais ! Soyez vrais avec vous-mêmes, soyez vrais avec autrui, soyez vrais avec Dieu. » Etre vrai avec soi-même, c’est d’abord se regarder, reconnaître qu’on n’est pas le meilleur. Etre vrai avec le prochain commence par nous rappeler que nous sommes incapables de suivre cette règle du Talmud : « Ne juge pas ton prochain avant de te trouver à sa place », tant nous sommes différents. Etre vrai avec le Seigneur, c’est lui demander sans cesse de nous aider à l’être, sachant combien cela nous est difficile. De la modestie, le pape Jean XXIII en a témoigné lorsqu’il a dit à son secrétaire Capovilla : « Si tu savais quelle honte j’éprouve de m’entendre appeler “Saint-Père”. »
Un saint italien du 16e siècle, Philippe Néri, pour qui la joie de vivre n’était pas un vain mot, disait aux jeunes qui accouraient vers lui : « Ne laissez passer aucun jour sans faire quelque bien. »

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 27/02/2022