Dimanche de Pâques
1. Elle se nommait Marie-Madeleine, celle qui s’est mise en route quand il faisait encore nuit, pour se rendre devant le tombeau. Attirée de manière irrésistible, comme on va sur une tombe après avoir perdu un être cher. Pour se souvenir, pour prolonger le dialogue qui s’est arrêté. A Jésus, elle s’était tellement attachée. Peut-être n’avait-elle pas bien dormi en pensant à ce qui s’était passé. Alors elle vient au petit matin, avant même que le soleil ne se soit levé, pour encore lui parler dans l’intimité qui n’a pas besoin de témoins.
2. Mais le tombeau est ouvert ! Vide ! Alors elle s’émeut. C’est en courant qu’elle va le dire à Pierre et Jean : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et on ne sait où on l’a mis ! » Son émotion est palpable. L’aurait-elle perdu une seconde fois ? Ne pourrait-elle plus lui parler ? On sait la souffrance de ceux qui n’ont plus de corps à revoir comme ceux qui sont perdus en mer, ou ceux dont on recherche désespérément ce qu’il en reste après un bombardement, un cataclysme. Mais, nous dit-on de Jean, le disciple bien-aimé, il vit et il crut. De voir de ses yeux un tombeau vide lui révèle une présence qui n’a plus besoin des yeux. « Χριστός ανέστη ! »
« Christ est ressuscité » : c’est ainsi que se saluent les chrétiens d’Orient, le jour de Pâques.
3. Marie-Madeleine voulait revoir un corps mort et devant le tombeau vide son cœur s’est affolé, croyant l’avoir perdu définitivement, celui qu’elle aimait. Jean, le disciple bien-aimé, a retrouvé Jésus vivant sans l’avoir vu. Ils donnent à en méditer. L’une et l’autre, en effet, disent les deux visages de notre foi, comme l’envers et l’endroit d’une même réalité. Nos mains, nos yeux veulent toucher, voir. Mais ils ne voient rien, ne touchent rien. Parce que notre attente, remplie de tout ce que nous attendons, reste vide. Mais, pour le cœur qui aime, les apparences ne comptent pas, ne comptent plus. Seule l’indéfinissable, l’invisible disposition du cœur fait voir. Nos questions nous enferment, notre amour nous libère. Ne regardons la résurrection du Christ comme une promesse de survie lorsque le tombeau nous aura fait perdre de vue ce monde, lorsque le monde nous aura perdus de vue. La présence du Seigneur en notre cœur ne s’achète pas, pas plus qu’il n’achète la nôtre en son cœur.
4. Nous partagerons alors les sentiments de l’auteur de l’hymne proclamé au début de la célébration de la veillée pascale : « Exultez, maintenant, chœur des anges dans les cieux ; exultez, divins mystères ; et pour chanter la gloire d’un si grand Roi, sonne, trompette du salut. Réjouis-toi, terre irradiée de telles clartés ; que l’univers entier tressaille du bonheur d’être sorti des ténèbres ». Exultation qui a fait s’élancer les cathédrales, a inspiré tant d’artistes aux œuvres admirables. « Que ta joie demeure » murmure en notre cœur Jean-Sébastien Bach alors que le Te Deum de Gustave Charpentier nous fait toujours vibrer. Pâques, avec le Christ dans notre cœur nous appelle à donner autour de nous la joie de vivre. « Oui, il y eut un soir, il y eut un matin et Dieu vit que cela était bon… « Χριστός ανέστη ! Christ est ressuscité ! Alleluia ! »
Méditation
Dis-nous, Marie-Madeleine,
Qu’as-tu fait ce matin ?
Je suis allée dans le jardin pleurer amèrement
Celui qui était mort si douloureusement.
Dis-nous, Marie-Madeleine,
Qu’as-tu vu ce matin ?
J’ai vu la pierre du sépulcre roulée comme par enchantement
J’ai vu le suaire et les linges pliés comme après un grand rangement.
Dis-nous, Marie-Madeleine,
Qui as-tu rencontré dans le jardin ?
J’ai vu des hommes tout de blanc habillés comme pour un grand événement
J’ai vu la gloire du Ressuscité comme dans un éblouissement
J’ai vu mon Christ bien-aimé, celui qui m’avait sauvée de tous mes dérangements.
Dis-nous, Marie-Madeleine,
Qu’as-tu dit ce matin ?
Mon cœur a crié "Rabboni, mon maître" dans un grand éclatement
Mais les pieds de mon Seigneur, je n’ai pu retenir pour l’embrassement.
Alors j’ai couru de joie sur le chemin au-devant de tous les arrivants
Pour leur dire "Christ est Vivant ! Soyez dans l’émerveillement".

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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