20e dim. ordinaire (17/8) : Pistes pour l’homélie
Piste 1
Le décompte des jours de vacances commence à s’accélérer et déjà apparaissent les signes précurseurs de la rentrée et avec la rentrée la reprise de toutes les activités : chorales, clubs sportifs, mouvements de jeunesse, groupes d’entraide, de liturgie, de catéchèse… Très nombreux sont celles et ceux qui ont un engagement dans l’un ou l’autre groupe ou association.
C’est souvent avec beaucoup de joie que nous retrouvons nos amis mais c’est parfois aussi avec un petit soupir d’appréhension, car nous savons que ces activités partagées avec d’autres personnes engagées ne se déroulent pas toujours sans heurt ni opposition. Qui ne rêve d’une unanimité douce et tranquille ?
Le rêve de chacun n’est-il pas de pouvoir travailler paisiblement, dans la paix, l’unité, sans être continuellement opposé à des avis contraires ou divergents. Ce qui tue, ce qui est fatiguant et pénible, ce n’est pas tant le travail, mais de devoir se battre pour faire valoir son point de vue. N’est-il pas étrange d’ailleurs qu’étant tous animés d’un même désir et en toute sincérité, nous soyons continuellement tiraillés par des différences, des désaccords, des originalités… sources de beaucoup de problèmes et parfois de divisions. Du coup, ils sont nombreux ceux qui ne font rien parce qu’ils appréhendent les contrariétés, les incompréhensions et parce qu’ils ont peur des oppositions, des conflits. Tout le monde sait : « Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne rencontrent jamais d’opposition ! »
Si maintenant nous regardons Jésus, il faut bien admettre qu’ils sont rares ceux qui ont rencontré et provoqué autant d’opposition, causé autant de divisions que lui. Et il en est bien conscient.
« Je suis venu apporter le feu sur la terre » dit-il, et encore : « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ! »
Nous sommes bien obligés de constater qu’après lui, l’Eglise a aussi vécu la division. Depuis l’origine, Pierre et Paul, les premiers apôtres ont connu entre eux bien des divergences et des conflits.
Plus tard, tout au long des siècles et aujourd’hui sans doute plus que jamais, nous sommes les témoins d’une Eglise divisée, qui rassemble des chrétiens de tendances terriblement opposées.
Ceci nous scandalise et pourtant lorsqu’on y réfléchit, toutes ces discussions ne sont-elles pas le signe d’une très grande vitalité ? Qu’elle serait morne, triste, insipide une Eglise qui ne compterait que des moutons bêlant d’une même voix. Une telle Eglise deviendrait un ghetto, une secte.
Si la rentrée, la reprise de nos engagements risquent de nous faire perdre notre tranquillité de l’esprit et du corps, elles seront la condition indispensable pour grandir, faire progresser notre humanité et avancer la venue du Royaume.
La confrontation de nos idées, de nos objectifs, de nos différences… risque de provoquer des conflits, divisions, oppositions… peu importe, l’essentiel est de vivre des engagements, de ne pas rester les bras croisés. Il vaut mieux risquer la division que de ne rien faire ou de supporter une unité factice, artificielle ou une paix intolérable parce que fondée sur un silence complice et lâche.
Et quand nous serons contraints à la division, au conflit, essayons de les vivre dans la charité et le respect mutuel, sans oublier que l’important c’est de s’engager et de faire quelque chose pour que notre terre soit plus belle et l’humain plus grand.
Piste 2
« Je suis venu apporter le feu sur la terre » dit Jésus. Tout au long de l’Histoire sainte le symbole du feu a toujours tenu une grande place. Rappelons-nous Moïse devant le buisson ardent. C’est là qu’il prend conscience de la mission que Dieu lui propose, sauver son peuple de l’esclavage. Déjà ici Dieu apparaît comme un Dieu de liberté.
Dans le même sens nous voyons aussi les langues de feu descendre sur les apôtres lorsqu’ils sont envoyés de par le monde annoncer le message de libération des petits et des opprimés.
Moïse comme les apôtres seront très souvent confrontés à la mentalité de la masse d’un peuple qui préfère l’esclavage à la reprise en main de sa propre destinée.
Celui qui aujourd’hui veut être disciple de Jésus n’a pas la vie plus facile. Vivre en chrétien c’est souvent, comme dit l’Evangile, oser la différence, oser la division.
Il n’est pas facile en effet de ne pas suivre la mode, de ne pas penser comme tout le monde, de prendre ses distances par rapport à la mentalité générale.
Il est beaucoup plus difficile de parler de partage que de rendement, de douceur que de violence. Il n’est pas facile de parler de prière, de recueillement dans le brouhaha de nos villes, ou de pardon là où il y a de la haine, du don de soi devant l’égoïsme…
Pour être chrétien, se démarquer face à l’opinion générale, il faut un terrible feu intérieur. Etre chrétien c’est oser risquer de faire rire de soi et de se faire passer pour un naïf.
Il est pourtant plus aisé de suivre le troupeau, d’obéir sans réfléchir, laissant à d’autres le soin de penser et d’agir à notre place. Et moi comme vous, nous choisissons parfois le chemin de la facilité et adoptons les comportements les moins dérangeants. Nous suivons le mouvement de la masse pour assurer notre tranquillité.
Le propre d’un pouvoir fort, qu’il soit politique ou religieux comme dans les sectes par exemple, c’est de faire perdre à ses membres toute personnalité. Ceux-ci doivent se laisser modeler. Il leur suffit pour cela d’obéir, d’adhérer à la pensée du gourou dans une uniformité totale.
Cette façon de faire est totalement contraire aux Ecritures et au message de Jésus… Je suis venu apporter la division, dit-il.
Jésus vient comme un libérateur pour que chaque femme, chaque homme, puisse devenir lui-même quelle que soit la pression extérieure provoquée par les médias, la mode, la publicité, les mœurs nouvelles ; toutes ces formes d’esclavage et de dépendance qui nous enchaînent à notre insu.
Etre chrétien c’est être un peu révolutionnaire, c’est savoir pédaler contre le vent, ramer à contre-courant, c’est acquérir avec l’aide de Dieu et de la communauté une personnalité sans cesse plus forte, plus libre et plus humaine.

Prêtre du diocèse de Namur, † 2017.
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