Dans le bus

À sa descente du bus de la ville, Simone est heureuse de raconter ce qui vient de se passer au cours du trajet. Comme elle était debout, un jeune maghrébin s’est levé et lui a proposé sa place. Étonnée et profondément touchée, elle s’est assise à côté d’une jeune maman et de son fils de trois ou quatre ans. Témoin de la scène et appréciant certainement ce geste de courtoisie, la maman invite son fils à faire de même pour une autre personne toujours debout.

Ne semblant pas trop comprendre, l’enfant résiste quelque peu : bien assis, pourquoi céder sa place ? Encore quelque peu hésitant, il se lève et invite lui-même la personne à prendre sa place, avant de rejoindre les genoux de sa maman. Un sourire parcourt tous les visages. Simone remarque particulièrement celui du jeune enfant, surpris et fier de lui. Elle souligne fort justement que nous répétons souvent, comme beaucoup : « Il n’y a plus de repères ! La politesse, le respect, la pudeur et bien d’autres valeurs semblent oubliés ! » Ajoutant : « Ce n’est pas toujours vrai ! »

Son a priori à l’égard d’un maghrébin avait été tout particulièrement pris en défaut. Celui qui lui avait donné sa place n’entrait pas dans la catégorie de ceux que l’on verrait facilement irrespectueux dans un bus. Et de conclure que si nous ne savons pas voir des gestes de ce type, nous pouvons rester prisonniers de jugements, de stéréotypes et de comportements qui engendrent la peur, la méfiance et même la condamnation silencieuse.

Qui plus est, celui que l’on ne soupçonnait pas capable d’un tel comportement avait indirectement incité à faire de même. Cela avait certainement permis à ce jeune passager, encore sur les genoux de sa maman, de s’éveiller au respect, à la politesse et à la considération des personnes âgées. Certes ce petit fait n’a pas changé la face du monde mais, sans aucun doute, l’espace de ce bus, c’est-à-dire le regard de tous les passagers.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/10/2022