Conception virginale de Marie

Mise en garde
Ces textes sont « apocryphes », c’est à dire ils ne font pas partie de la Bible et ne constituent en aucun cas la « Parole de Dieu ». Ce sont des récits imaginaires et sans aucun fondement historique. La plupart ont été écrits longtemps après les événements. Et même si certains personnages uniquement présents dans les textes apocryphes sont aujourd’hui vénérés par les catholiques comme des saints (p. ex. les parents de Marie), ces textes ne font pas partie de la foi chrétienne.

Or voici qu’une femme descendit des montagnes, et elle me dit, à moi Joseph : « Homme, où vas-tu donc ? » Je répondis : « Je cherche une sage-femme de race hébraïque. » Elle me dit : « Es-tu d’Israël ? » Et je lui dis : « Oui. » Elle reprit : « Quelle est donc celle qui accouche dans la grotte ? » Et je lui dis : « Ma fiancée. » Et elle reprit : « Elle n’est pas ta femme ? » Et je lui dis : « C’est Marie, celle qui fut élevée dans le temple du Seigneur, et qui m’a été accordée comme épouse. Mais elle n’est pas ma femme, et c’est de l’Esprit Saint qu’elle a conçu. » Et la sage-femme lui dit : « Est-ce véridique ? » Et Joseph répondit : « Viens et vois ! » Et la sage-femme alla avec lui.

Ils s’arrêtèrent à l’endroit de la grotte et voici qu’une nuée de lumière recouvrait la grotte. Et la sage-femme s’écria : « Elle a été glorifiée en ce jour, mon âme, parce que mes yeux ont vu des prodiges : un sauveur est né pour Israël. » Et subitement la nuée disparut de la grotte et apparut une lumière si grande que nos yeux ne pouvaient la supporter. Puis cette lumière décrut lentement, jusqu’au moment où l’enfant apparut, et prit le sein de sa mère Marie. Et la sage-femme s’écria : « Grand est ce jour pour moi, car j’ai assisté à une étonnante merveille ! »

Et, sortant de la grotte, la sage-femme rencontra Salomé. Et elle lui dit : « Salomé, Salomé, j’ai à te raconter une étonnante merveille : une vierge a enfanté, contrairement à la nature. » Et Salomé répondit : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, si je n’y ai mis mon doigt et scruté sa nature, je ne croirai pas qu’une vierge ait enfanté. »

Et la sage-femme entra et elle dit à Marie : « Dispose-toi, car une question grave est agitée à ton sujet. » Et Salomé ayant scruté du doigt la nature de Marie, poussa un cri, disant : « Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! J’ai tenté le Dieu de vie ! Et voici que ma main, comme desséchée par le feu, se détache de moi ! »

Et elle s’agenouilla devant le Tout-Puissant, en disant : « O Dieu de mes pères, souvenez-vous que je suis de la génération d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ! N’étalez pas ma honte devant les fils d’Israël, mais rendez-moi aux soins des pauvres, car c’est en votre nom que je les soignais, vous le savez, et c’est de vous que je recevais mon salaire. »

Et voici qu’un ange du Seigneur lui apparut, disant : « Salomé, Salomé, le Seigneur t’a entendue. Approche ta main de l’enfant et prends-le dans tes bras : il sera ton salut et ton bonheur. » Et Salomé s’approcha et elle prit l’enfant dans ses bras disant : « Je me prosternerai devant lui, parce qu’un grand roi est né en Israël. » Et voici qu’aussitôt Salomé fut guérie et, justifiée, elle sortit de la grotte. Et voici qu’une voix dit : « Salomé, Salomé, ne fais pas connaître ces prodiges avant que l’enfant ne soit entré dans Jérusalem. »

Protévangile de Jacques, 19-20
Rédigé au 2e siècle après J.-C.

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Publié: 01/10/2023