Epiphanie

1. « Où est le roi des Juifs » demandaient les mages venus d’Orient aux responsables de Jérusalem et Hérode prenait peur. Trente ans plus tard, Pilate, d’abord interrogateur : « Es-tu le roi des Juifs » ? finit par répondre : « Le Roi des Juifs ? Il est là. » et il montrait la croix sur laquelle il y avait mis le titre. Les mages lui ont offert des présents pour l’adorer, Hérode et Pilate l’ont regardé comme un concurrent à éliminer. Ni Hérode en cet enfant si fragile, ni Pilate devant ce condamné tant défiguré, n’ont vu l’humaine image de Dieu, la divine image de l’homme. Dieu dans l’homme, l’homme en Dieu… Voilà qui n’est pas ordinaire, blasphématoire pour certains, déraisonnable pour d’autres, céleste révélation pour les chrétiens.

2. « Où est ton Dieu », lancinante question posée à tout croyant pour lequel il semble que Dieu est absent de notre monde, de notre vie. Parce que nous ne trouvons pas de réponse, nous ressentons ce qu’on appelle le vide spirituel, une froideur de notre foi. Nous voudrions tellement ressentir cette présence de Dieu qui nous donnerait de vivre les événements avec sérénité, malgré les sentiments d’inquiétude apportés inévitablement par les instants de dépression, les jours de deuil, les temps de maladie, voire les années de grande solitude. Nous prions mais il nous semble ne pas y trouver le réconfort attendu. « Où es-tu, Seigneur, où es-tu ? Et où, Seigneur, n’es-tu pas » interrogeait Guillaume de Saint-Thierry, un ami de saint Bernard.

3. Nous cherchons Dieu. Mais Dieu ne nous cherche-t-il pas ? Il a cherché les bergers, ces petits, qui s’attendaient à voir un Messie céleste, et qui, pourtant après n’avoir vu qu’un petit bébé, « s’en retournèrent en chantant la gloire et la louange de Dieu » ! Dieu a cherché ces mages, ces sages, partis à la recherche du Roi du monde et n’ont vu qu’un enfant et sa mère. Mais l’Ange du Seigneur, c’est-à-dire le Seigneur, était déjà venu chercher Marie pour lui demander de l’accueillir en son sein. Au huitième jour de fête de Nativité de Jésus, mais aussi au premier jour de l’année, la liturgie nous appelle à célébrer Marie, Mère de Dieu, Theotokos en grec, sainte Marie Mère de Dieu. Ce titre lui fut attribué officiellement en 431 par plus de 200 évêques venus d’Egypte, de Grèce, de Palestine, de Rome, réunis en concile à Ephèse, importante ville d’Asie Mineure en laquelle Paul a fait naître une communauté chrétienne et avec laquelle il a correspondu. Les évêques déclarèrent qu’en Jésus il y avait bien deux natures en sa seule personne. Alors, parce que Jésus, conçu de l’Esprit Saint, était né d’une femme, elle pouvait être appelée Mère de Dieu. Marie fut la première "demeure de Dieu parmi les hommes, Marie, terre admirable, terre de la promesse, Mère de l’Emmanuel".

4. Emmanuel, Dieu avec nous. Ecoutons Alphonse de Liguori, le fondateur des Pères Rédemptoristes nous dire comment nous pouvons être avec lui. « Le paradis du Seigneur est le cœur de l’homme. Le Seigneur vous aime ! Aimez-le. Prenez l’habitude de lui parler seul à seul, familièrement, avec confiance et amour, comme à un ami, le plus cher que vous ayez et qui vous aime le plus. On ne vous demande pas un effort mental continu, tel que vous deviez oublier toutes vos affaires et vos divertissements. Mais l’on vous demande que, sans délaisser vos occupations, vous fassiez envers le Seigneur ce que vous faites envers ceux qui vous aiment et que vous aimez. Le Seigneur est toujours auprès de vous, bien plus, il est en vous. Il n’y a pas de portier, si vous désirez lui parler ; au contraire, Dieu aime que vous vous confiiez à Lui. Parlez-Lui de vos affaires, de vos projets, de vos peines, de vos peurs, et de tout ce qui vous appartient. Faites-le surtout, comme je vous l’ai dit, en confiance et le cœur ouvert, parce que Le Seigneur n’a pas coutume de parler à l’âme qui ne lui parle pas ; en effet celle-ci, peu habituée à lui parler, comprendrait bien peu s’Il s’adressait à elle. Le Seigneur attend seulement que vous lui parliez, pour vous montrer qu’il est proche de vous, prêt à vous écouter et à vous consoler. »


Seigneur, notre Etoile

Sois notre étoile sur nos tortueux chemins.
Sois notre regard porté sur notre prochain.
Sois notre bienveillance qui fait tant de bien.
Sois notre main pour qui en a tant besoin.

Sois notre oreille pour entendre qui pleure.
Sois notre cœur pour compatir au malheur.
Sois notre largesse pour qui a besoin d’être aidé.
Sois notre tendresse pour qui ne connaît que dureté.

Sois notre joie de vivre pour les aigris de la vie.
Sois notre patience pour qui n’est que violence et cris.
Sois notre espérance pour qui n’en a pas.
Sois notre étoile au moment de nos derniers pas.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 02/01/2022