Engagez-vous !
S’engager... la proposition fait peur, à fortiori si elle est entendue comme une injonction. On prétend même que les plus jeunes ont une sorte d’allergie à l’engagement. Ils le rejetteraient en bons héritiers d’une modernité attentive à sauvegarder la liberté de chacun et à promouvoir la réalisation personelle. Ils zapperaient au gré des opportunités et de leurs désirs passagers, avides de jouissance immédiate, conscients de la vanité des constructions humaines que le siècle passé a trop souvent transformé en chanps de ruines.
S’engager, un terme qu’on emploie pour l’armée et pour l’Église... mais aussi dans le mariage conçu comme fidèle et indissoluble. Trois types d’engagements qui n’ont pas le vent en poupe. C’est le moins qu’on puisse dire !
Et pourtant, on ne cesse de s’engager dans des relations humaines, pour défendre une cause, pour atteindre un but, décrocher un diplôme, que sais-je encore ? S’engager suppose une confiance en l’avenir, une capacité à mobiliser son énergie au service d’un objectif, d’une vision. L’engagement inscrit dans l’histoire, oblige à tenir bon, à garder le cap, à dépasser les obstacles, les échecs ou les découragements. C’est pourquoi, l’engagement confère à celui qui s’engage une certaine maturité. Et comme on peut rarement s’engager seul, il permet aussi de trouver sa place dans la société des hommes, à assumer grandeurs et insuffisances, celles des autres comme les siennes. Ainsi l’engagement devient école d’humilité.
On comprend dès lors qu’on ne peut s’engager sur un coup de tête, que l’engagement suppose un minimum de discernement, de connaissance de soi. Il mobilise pour une ou des actions mais implique l’être et tout son épasseur sociale, psychologique, spirituelle. « À quoi servirait-il à l’homme de gagner le monde, si c’était pour y perdre son âme ? »
Dès lors, il serait vain d’inviter à la légère à l’engagement. Les petits engagements préparent les grands, ceux qui engagent toute l’existence. Si notre université à choisi de mettre en valeur l’engagement cette année et tout particulièrement l’engagement étudiant dans sa dimension citoyenne, c’est pour contribuer à sa mission d’éducation et de formation d’hommes libres, ouverts au monde qui les entourent et aptes à poser des choix.
S’il est au service des autres, l’engagement devient générosité. Il suppose un certain détachement de soi, une aptitude à se donner qui résulte souvent de la disposition à reconnaître ce qui a été reçu. Loin d’être lourd et inquiétant, l’engagement rime alors avec uen spontanéité joyeuse.
Pour le chrétien, l’engagement puise à la source de cet échange d’amour que le Christ a vécu jusqu’au bout et qu’il nous offre en partage. Il est déploiement de la charité, une charité inventive, à l’écoute des besoins des autres et soucieuse de justice. Il se renouvellera sans cesse et gardera sa vigueur, en se désaltérant à la source vive de cet amour.
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