Infaillibilité
Avant d’être, en certains cas très particuliers, celle du pape et des évêques, l’infaillibilité est d’abord celle de toute l’Église : « Pour maintenir l’Église dans la pureté de la foi transmise par les apôtres, le Christ a voulu conférer à son Église une participation à sa propre infaillibilité, Lui qui est la Vérité. Par le sens surnaturel de la foi, le Peuple de Dieu s’attache indéfectiblement à la foi, sous la conduite du Magistère vivant de l’Église. » (Catéchisme de l’Église Catholique n° 889).
L’infaillibilité du magistère est une exception. Elle ne saurait être postulée : « Aucune doctrine n’est considérée comme infailliblement définie que si cela est manifestement établi. » (Code de Droit Canonique canon 749-3)
Dans la pratique, on ne peut pas dire qu’elle ait donné lieu à beaucoup d’abus, puisque, depuis la définition de l’infaillibilité pontificale au concile Vatican I en 1870, le pape n’est intervenu qu’une seule fois ex cathedra, pour proclamer en 1950 le dogme de l’Assomption. Nombre de théologiens et d’évêques ont cependant été surpris, voire troublés, par l’autorité engagée par le pape Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis du 22 mai 1994 et plus encore par le communiqué de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi présentant, après coup, cette lettre apostolique comme un « acte du Magistère pontifical ordinaire, en soi non infaillible, attestant le caractère infaillible de l’enseignement d’une doctrine déjà en possession de l’Église ». Le charisme de l’infaillibilité porte sur la foi comme sur les mœurs.
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