Amour : plaisir ou sacrifice ?
Depuis quelques temps, étant donné la lenteur de mes réflexes, j’ai décidé de ne plus conduire, ce qui m’oblige à faire appel à la bonne volonté des uns et des autres, pour quitter ma campagne et me rendre en ville.
C’est ainsi que j’ai demandé à une de mes nièces, si elle accepterait de venir me chercher à ma paroisse vers 19h30, à l’issue de la cérémonie du Jeudi Saint. À cette heure là, je n’ai plus aucun car pour remonter chez moi et il y a quand même, près de 5 km.
Elle a accepté aussitôt, en me disant en riant, pour me taquiner, que cette course supplémentaire lui donnerait l’occasion de "faire ses Pâques". Elle a décidé depuis belle lurette de ne plus mettre les pieds à l’église, estimant qu’elle pouvait très bien se passer de Dieu... ce qui me désole.
Au retour, comme je la remerciais chaleureusement de s’être dérangée, à une heure où les maîtresses de maison sont fort occupées, elle m’a dit : "Pour moi, Françoise, ce n’est pas un sacrifice, puisque je t’aime".
J’ai admiré sa réponse, et je me suis dit que si j’aimais vraiment Dieu, j’aurais moins tendance à penser que je fais un effort méritoire en allant en semaine, à une messe matinale... De même, les grands saints, les saints officiels AOC (appellation d’origine contrôlée) me paraîtraient sans doute moins excessifs dans leur comportement !
C’est vrai, la pratique que me propose l’Église le chapelet, l’adoration, les sacrements et même l’eucharistie ne sont pas particulièrement jubilatoires ni festifs.
Alors que par contre, je peux m’éclater en m’activant dans ma cuisine, pour recevoir du mieux possible et leur faire plaisir la famille ou les amis qui me font la gentillesse de venir partager mon repas. C’est une joie !
Or Tu nous l’as dit Seigneur, T’aimer Toi, ou aimer son prochain, c’est kif-kif Voila qui est rassurant.
N’empêche, Seigneur, j’aimerais T’aimer avec plaisir et enthousiasme. Mais je traîne souvent les pieds, contrairement à ce que dit le Psaume 30 : Ton amour me fait danser de joie.
J’en suis encore loin, mais je reconnais cependant, que Ta Parole m’intéresse de plus en plus. C’est déjà ça !
Laïque mariste († 2011).
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