3e dimanche de l’Avent

1. Nous avons entendu dans la 2e lecture ce que saint Paul a écrit aux chrétiens de Thessalonique : « Frères, soyez toujours dans la joie, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, discernez-la valeur de toute chose : ce qui est bon, gardez-le ; éloignez de vous tout ce qui est mal. » La joie est le thème du 3e dimanche de l’Avent. S’il est un pape qui en ait parlé avec beaucoup de conviction, c’est bien le pape François. Vous le savez, il a intitulé une exhortation apostolique en 2013 de ces quelques mots : « La joie de l’Evangile. » En ce dimanche de la joie, je veux vous en lire quelques passages.

2. En première ligne on lit : « La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Avec Jésus-Christ la joie naît et renaît toujours. » Il insiste sur le point de départ de la joie : la rencontre avec Jésus-Christ. Il le confirme un peu plus loin : « Je ne me lasserai jamais de répéter ces paroles de Benoît XVI qui nous conduisent au cœur de l’Évangile : « À l’origine du fait d’être chrétien il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. » Tous deux font appel à l’unique condition : la rencontre. L’évangile a souvent été, et l’est peut être encore, considéré comme un ensemble de prescriptions morales à respecter sous peine péché mortel et de damnation éternelle. Ce n’est pas de l’attachement mais de la peur, comme celle du gendarme au bord de la route.

3. On lit plus loin : « Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyants courent ce risque, certain et permanent. Beaucoup y succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes, sans vie. » Le pape met le doigt sur notre inclinaison à ne pas regarder au-delà de nos appétits terrestres. Nous réclamons à qui de droit de quoi les satisfaire et oublions tous ceux qui en sont privés. Ne nous plaignons pas de devoir attendre dans une urgence d’hôpital et pensons à ceux qui n’en ont et n’en auront jamais.

4. Le pape ne verse tout de même pas dans une euphorie aveugle. Il écrit : « Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis. » Il nous fait souvenir que si la rencontre et la vie avec une personne très proche peut nous réjouir, son absence nous fait souffrir. Pour qui a fait la rencontre du Christ, il n’y a plus d’absence si l’on veut bien prendre à la lettre la parole de Jésus à ses disciples avant de les quitter : « Je suis avec vous tous les jours. »

5. Le pape continue en nous demandant d’être des missionnaires de ce que nous avons vécu, si nous avons vécu cela. Il écrit : « Le bien tend toujours à se communiquer. Chaque expérience authentique de vérité et de beauté cherche par elle-même son expansion, et chaque personne qui vit une profonde libération acquiert une plus grande sensibilité devant les besoins des autres. Lorsqu’on le communique, le bien s’enracine et se développe. C’est pourquoi, celui qui désire vivre avec dignité et plénitude n’a pas d’autre voie que de reconnaître l’autre et chercher son bien. Certaines expressions de saint Paul ne devraient pas alors nous étonner : « L’amour du Christ nous presse ! »

6. Il termine son exhortation par cette prière à Marie, très présente en ce temps de l’Avent : « Marie, Toi remplie de la présence du Christ, tu as porté la joie à Jean-Baptiste dans le sein de sa mère ; Toi, tressaillant de joie, tu as chanté les merveilles du Seigneur ; Toi, tu es restée ferme près de la Croix et as reçu la joyeuse consolation de la résurrection, tu as réuni les disciples dans l’attente de l’Esprit afin que naisse l’Eglise évangélisatrice. Obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités. Amen. Alleluia ! »

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 17/12/2023