Présentation au temple

Quand nous étions petits, nous aimions bien les histoires de pauvres bergères qui étaient hissées jusqu’au statut de reines, grâce à l’amour d’un beau prince royal ; mais nous n’aurions pas aimé qu’un fils de roi devienne pauvre et berger. Ça n’aurait pas eu de sens, et d’ailleurs, ça ne se racontait pas.

Et, toutes proportions gardées, on comprend que tu aies été surprise, Marie, quand tu as présenté ton Fils au temple. Devant les révélations de Siméon et d’Anne, le texte dit que, Joseph et toi avez été étonnés. A croire que vous aviez un peu oublié les circonstances extraordinaires de sa conception. Mais c’est vrai qu’il était tout ce qu’il y a de plus normal, ce bébé ! Il dormait, il tétait, il bavait, il gazouillait, il fallait le changer, il n’avait pas d’auréole autour de la tête et il pleurait quand il perçait ses dents. Normal quoi ! Et il était si petit, si fragile, qu’il était difficile d’admettre qu’il était le salut d’Israël !

Tu as été étonnée, Marie, nous dit le texte. Permets que nous le soyons aussi quand nous récitons le ’’Je vous salue Marie’’, et que nous t’appelons ’’Mère de Dieu’’. Ça n’est pas naturel, ça ne va pas de soi. C’est même complètement mystérieux, cet abaissement voulu de ton Fils, de notre Dieu, pour se rendre plus proche de nous. Et, cependant, rares sont les fois où nous pensons à dire merci, à Lui, et à toi aussi qui as dit ’’oui’’.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 30/11/2001