Et si vous dansiez maintenant !
Seigneur, il y a des passages dans les évangiles qui me remplissent d’aise, en particulier celui dans Luc (), où tu as une manière très aérée, très légère de nous dire que nous sommes ridicules, pour ne pas dire plus, de toujours nous critiquer les uns et les autres, comme si nous étions les seuls à détenir la Vérité avec un grand V, à pouvoir apprécier à sa juste mesure les faits et gestes de nos proches.
C’est dit d’une façon très imagée, très facile à comprendre et à retenir. C’est dit aussi très gentiment avec beaucoup d’humour. Pas de condamnation tonitruante, pas de reproche pète-sec qui pourrait être humiliant, voire décourageant. Non, on est comparé à des gamins à qui on joue un petit air de flûte pour les inviter à danser, mais qui restent grognons et figés ; ou à l’inverse on est sollicité pour partager une situation angoissante, mais on refuse, on a d’autres chats à fouetter, d’autres sujets de préoccupations personnelles, qu’ils se débrouillent !
Et pour être sûr d’être bien compris, tu continues en donnant deux exemples concrets très frappants : de ton cousin Jean Baptiste dont l’austérité est décriée, mal appréciée, on dit que c’est un illuminé ; a contrario, on te juge ivrogne et glouton parce que tu acceptes les repas où tu es invité.
Dans ce passage je te trouve non seulement délicat, Seigneur, mais même enjoué, amusant. Aussi cela m’incite à mettre en pratique ce que tu recommandes : ne jugez pas les autres, ni en bien, ni en mal d’ailleurs, vous éviterez de vous fourvoyer immanquablement ; comme le disent les Écritures : Dieu seul est juste juge. Et ça aussi ça me met en paix. Moi qui ai exercé la justice humaine forcément faillible et décevante.
Bref ce texte me plaît tellement, dans son fond et dans sa forme, que j’ai envie de m’y attarder. Quand je le relis, j’entends la chanson certes déjà un peu vieillotte, la chanson du Père Duval qui s’en est inspiré pour la composer : « J’ai joué de la flûte sur la place du marché et personne avec moi n’a voulu danser. »
C’est un petit air rythmé très entraînant, très sautillant, qui donne vraiment envie de danser.
Et pourquoi ne le ferais-je pas ? David dansait bien devant l’Arche d’Alliance m’a-t-on dit. Pourquoi pas moi ? Ce n’est pas tous les jours qu’un passage d’Évangile me met des fourmis dans les jambes ! Faut pas le rater.
Laïque mariste († 2011).
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