Savoir prier - Avoir la foi

Je viens de me rendre compte, Seigneur, que Tu n’as pas une haute idée de nos capacités. Dans le passage d’évangile que je viens de lire, dans Marc (), Tu dis carrément à tes apôtres, tout dépités de n’avoir pu expulser un esprit particulièrement mauvais qui met un petit garçon en danger de mort (au grand dam de son père), Tu leur dis qu’ils ne savent pas prier. S’ils savaient le faire, ils auraient été exaucés et le petit garçon guéri.

Comme dans d’autres passages d’évangile ( ou ou ) Tu leur fais remarquer qu’ils manquent aussi de foi (ils n’en ont même pas un petit pois), ça fait pas lourd pour aller, avec enthousiasme, vers l’éternité, où on aura rien d’autre à faire qu’à prier avec foi.

Quoi qu’en dise saint Paul « c’est quand je suis faible que je suis fort », c’est assez décourageant de se sentir aussi pauvres, aussi faibles. Je tente bien de me rassurer, en me comparant à d’autres, que je juge moins convenables voire même beaucoup moins convenables que moi (comme si j’avais tous les critères pour formuler un juste jugement), mais je sais très bien que c’est une démarche imbécile qui ne mène à rien de positif.
Alors que faire ?

Accepter de Te faire confiance, en reconnaissant que nous sommes nombreux à Te décevoir, et que Tu as toutes les raisons de nous trouver pénibles.
C’est d’ailleurs dans ce passage de Marc, qu’on T’entend soupirer : « Jusqu’à quand, devrais-je vous supporter ? » Je crois bien que c’est le seul passage dans les évangiles où Tu laisses transparaître ta lassitude devant notre comportement, si peu enclin à adopter tes vues.

Puis-je Te rappeler que depuis la fin du déluge, Tu as renoncé à punir sur terre, nos infidélités. Tu te souviens ? Puis-je aussi Te rappeler que nous sommes seulement un peu de poussière, et que la poussière a tendance à devenir de la boue, parfois un peu gluante. On est glaiseux. C’est comme ça !

Mais, Seigneur, à quoi bon discutailler, pinailler ; Tu sais tout cela. Et en ce qui me concerne, je ferais mieux de Te rendre grâce, pour le merveilleux cadeau que Tu m’as fait en m’inspirant de prendre un carnet et un crayon, pour noter les réflexions qui me viennent à l’esprit en lisant, chaque matin, Ta Parole. D’une part sur le plan pratique, ça m’aide à me concentrer et évite à mon imagination de vagabonder, et en plus Tu arrives toujours à m’apaiser malgré mes objections raisonneuses, et à me rendre la confiance et la joie.

Ne dis pas que Tu n’y es pour rien. J’aurais du mal à le croire.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/05/2019