15e dim. ordinaire (14/7) : Pistes pour l’homélie

« Jésus appelle les 12 et pour la 1re fois les envoie 2 par 2. » De même qu’on envoie en stage les étudiants en fin d’études, Jésus lui aussi envoie ses disciples en stage et leur donne ses recommandations. La 1re c’est d’aller « 2 par 2 ». Pourquoi ? Simplement parce que Marc s’inspire d’une coutume de l’Eglise primitive d’envoyer les apôtres « 2 par 2 », et puis lorsqu’on est 2 la tentation est moins grande de se mettre au centre ou d’accaparer l’autorité reçue.
Il est évident qu’en disant « 2 par 2 » Jésus ne veut pas établir une règle mais faire comprendre que la Parole de Dieu ne peut être lue, partagée qu’à plusieurs, en communauté. Elle ne peut être vraiment comprise que dans l’échange, en communauté.
Jésus montre aussi qu’il ne revendique pas le monopole de la mission mais qu’il partage ses responsabilités, il fait confiance à ses collaborateurs.

Ce qui est ensuite très surprenant, c’est que Jésus ne dit pas à ses apôtres ce qu’ils doivent proclamer, il ne leur donne pas un exposé bien ficelé de théologie ou de vérités à croire, mais il leur dit ce qu’ils doivent faire et qui se résume à 2 choses : chasser les démons, guérir les malades. Ceci nous laisse un peu perplexes. Nous ne voyons pas très bien comment nous, nous pourrions faire cela !

Ces 2 gestes ne sont pas à prendre au pied de la lettre, il faut y voir des gestes de libération. Avec Jésus nous devons aussi libérer les gens de tout ce qui les retient prisonniers, de tout ce qui les empêche de vivre leur vie, d’être eux-mêmes, de s’épanouir et d’atteindre le bonheur, autrement le salut.

Jésus dit ensuite de ne prendre avec eux qu’un bâton et des sandales aux pieds. Voici encore 2 objets symboliques.
Porter des sandales était le signe de la liberté. Seuls les esclaves allaient pieds nus. Souvenez-vous de la parabole du père miséricordieux (enfant prodigue). La 1re chose que le père réclame pour son fils, ce sont des sandales pour lui exprimer qu’il retrouve toute sa dignité et sa liberté de fils.
Le 2e objet est le bâton : Il est le symbole de l’autorité mais une autorité qui va dans le sens du service, comme Moïse conduisait son peuple dans le désert vers la liberté ou le berger qui, avec son bâton, guide ses brebis vers les bons pâturages.
En conclusion : l’Evangile, loin de nous donner des ordres à observer à la lettre nous ouvre à la vraie liberté et nous invite à notre tour à respecter la liberté des autres. Si les autres refusent notre témoignage, si nous ne sommes pas accueillis, respectons leur liberté, n’imposons rien, poursuivons notre route et, comme les apôtres, allons ailleurs.
La recherche de liberté pour tous est le combat perpétuel de Dieu. Elle est le fil rouge que nous pouvons suivre tout au long de l’histoire sainte. Et c’est pour défendre la liberté et la dignité des petits que Jésus lui-même sera conduit à la croix.
Un beau programme de vacances !

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Georges LAMOTTE

Prêtre du diocèse de Namur, † 2017.

Publié: 14/06/2024