Le centurion de Capharnaüm, de Paolo Véronèse
Huile sur toile, 192 x 297 cm. Madrid, musée du Prado.
L’Evangile de Jean relate cette demande poignante d’un fonctionnaire royal à Jésus de guérir son fils mourant.
Véronèse, un des plus grands peintres vénitiens du XVIe siècle, situe la rencontre dans un décor imaginaire de ville antique imaginaire. Il donne de l’ampleur à la scène en entourant Jésus d’un groupe de disciples et de curieux, et le fonctionnaire royal d’une somptueuse suite armée.
Si leurs hallebardes s’élèvent vers le ciel, débordant même l’espace de la toile, les soldats à gauche décrivent un mouvement de prosternation qui culmine en la personne du fonctionnaire suppliant. Celui-ci, tête nue, désarmé, s’agenouille sans égards pour son somptueux manteau de pourpre. Sa main droite désigne le sol tandis que sa main gauche levée vers le ciel en reçoit toute la lumière. Véritable croix vivante, il se reconnaît humble et demande pourtant l’aide du ciel : « Seigneur, descends ! » demande-t-il à Jésus.
Celui-ci, discrètement nimbé de lumière, s’incline doucement vers ce père qui mendie la vie de son enfant. Il ne détourne pas son regard. Sa main ouverte répond à celle du fonctionnaire.
Derrière Jésus, vêtu d’une couleur presque semblable, Pierre se penche aussi vers cet homme en souffrance. Autour d’eux, en revanche, les autres personnages semblent indifférents à l’échange qui se joue. Rien d’extraordinaire, en effet, puisque l’enfant malade n’est pas présent. Dans cette guérison, tout se joue en une rencontre et en une parole, simple, puissante et agissante : « Va, ton fils est vivant ! »
Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.
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