Seigneur, pourquoi te soucier d’avoir 2 épées, juste avant ton arrestation ?
Jusqu’à ces jours ci, Seigneur, je n’avais jamais remarqué le côté singulier de la dernière partie du récit de la Passion chez Luc (), ça vient juste après ton avertissement à Pierre, à qui Tu annonces son prochain reniement. Et à première vue ou plutôt à première lecture ça n’a rien à voir avec l’ensemble de ton dernier entretien avec tes Apôtres, entretien qu’on a l’habitude de considérer comme ton testament.
Avec désinvolture, je dirais que ce passage vient comme des cheveux sur la soupe !
Cela peut se résumer ainsi : « Contrairement à ce que je vous avais recommandé de partir légers, sans aucun bagage, quand je vous ai envoyés porter la Bonne Nouvelle dans différents villages, maintenant je vous recommande de prendre bourse, sac et même épée. Et Tu précises même que deux épées suffiront… J’en tombe des nues. Mais à quoi ça rime ?
Heureusement j’ai un curé qui a été très bien formé et qui s’est penché sur ce genre de problème, et il a expliqué que, dans ce passage, il n’est pas question pour Toi de préparer une révolte armée contre ceux qui vont venir t’arrêter (avec seulement deux épées, d’ailleurs ce serait bien inefficace pour contrecarrer toute une patrouille) ! Non Tu aurais voulu avertir tes apôtres, et tous ceux qui leur succéderaient, que devenir chrétien ne serait jamais facile, facile, que ça n’irait pas de soi et qu’il faudrait s’attendre à un vrai combat qui nécessiterait toutes sortes de moyens : des armes, des sous, des provisions…
Comme mon curé est très calé en la matière, je me suis laissé convaincre, mais je pense que jamais toute seule, je n’aurais trouvé d’explication satisfaisante, d’autant plus que ce passage ainsi éclairé s’inscrit parfaitement dans Tes dernières recommandations, Seigneur. Et cela m’a entraînée à une réflexion sur le rôle des prêtres, qui, en raison de la forte diminution de leur nombre, devient un problème lancinant en France et pas seulement en France.
Actuellement, nous avons encore la chance d’avoir quelques prêtres qui ont suivi une très longue et très coûteuse formation. Ils peuvent ainsi être référents pour leurs ouailles. Les anciens choisis par saint Paul pour animer les premières églises seraient sans doute insuffisants aujourd’hui. Depuis Vatican II, les laïcs aussi suivent une formation, et ils ont besoin d’experts.
Seulement, cette formation des prêtres a un coût. Ne va-t-elle pas devenir un luxe, que l’on ne pourra plus se payer, le nombre de laïcs pratiquants qui assument ces frais diminuant également fortement. Et de plus, les jeunes ne se bousculent pas, c’est le moins qu’on puisse dire, pour entrer dans les grands séminaires.
Je sais bien, Seigneur, que Tu as promis de rester avec nous jusqu’à la fin des siècles. Je sais bien aussi que l’institution Eglise a connu, je ne sais combien de crises et de graves perturbations qu’elle a finalement surmontées. Alors dois-je me faire du souci pour les générations futures ? Pas sûr, pas sûr, du tout !
En ce qui me concerne, je vais sans doute continuer à me poser des questions, pour essayer de mieux comprendre Ta Parole, puisque j’ai la possibilité de profiter de l’aide de prêtres compétents, aptes à me sortir de mes impasses questionneuses.
Je tiens à t’en remercier Seigneur.
Finalement je constate, une fois de plus, que Tu t’adaptes à toutes sortes de situations. A chaque époque, à chaque pays, Tu sais trouver une bonne, voire une très bonne solution. Et c’est ça qui est merveilleux. Inutile de se faire du tracas, puisque Tu es là !

Laïque mariste († 2011).
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