« Il leur ouvrit les Ecritures »
Arcabas (1926-2018) cycle d’Emmaüs, 1993-1994. Huile sur toile, 1 x 0,5 m. Torre de Roveri, chapelle de la Résurrection.

La toile immaculée et pure est comme barbouillée d’une masse bleu sombre teintée de marron et de noir. Un ciel d’or perce cette masse bourbeuse et la pénètre, guidée par une croix.
Le terreau sombre est constellé de lettres, plus ou moins visibles, allant du noir au bleu le plus vif. Sans ordre ni logique, elles ne disent rien. Aussi confuses que certains passages de l’Ecriture, pris isolément. Inscrites dans la pâte humaine, les Ecritures en expriment toutes les turpitudes : la complexité de l’homme blessé par le péché, sans cesse tenté par les idoles et la toute puissance.
Voilà une triste vision… une humanité créée dans la pureté et comme happée par la nuit du péché. Quelques lettres éparses suffiront-elles à lui rendre l’espérance, à la guider vers cet horizon d’or divin, éclatant de gloire ? La ligne d’horizon qui sépare l’humanité de la divinité est brisée, hérissée de tentatives de se rejoindre, mais sans jamais y parvenir.
Mais l’espérance surgit : puisque l’humanité peine à s’élever vers Dieu, Dieu choisit de s’abaisser. De plonger sans peur dans l’humanité en la personne de Jésus. Son passage illumine l’humanité et bouscule les lettres mortes de l’Ecriture pour leur donner une vie nouvelle.
La gloire divine passe par la croix, et c’est ce que Jésus ressuscité explique aux deux disciples avec qui Il marche sur le chemin d’Emmaüs : « ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » () Sa croix est peinte de la même pâte terreuse que l’humanité dans laquelle il descend. Et le sillage d’or de son passage est comme cerné du plus noir péché.
Mais le mal ne parvient pas à empêcher le Seigneur de rendre la vie à sa Création, comme les Ecritures le promettent. La croix aux formes souples est pleine de vie. Le passage d’or dessine une timide montée de la pâte terreuse vers l’horizon.
La résurrection ordonne toute l’histoire du peuple de Dieu et manifeste la façon d’agir du Seigneur : « le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté… » ()
En plongeant au cœur de l’humanité, le Christ l’entraîne vers la gloire divine.
Prêtre du diocèse de Cambrai, responsable de la Commission d’art sacré.
- La libération des apôtres
- La vendange mystique
- François d’Assise réconforté par un ange
- La résurrection de Lazare, de Jacob Willemsz de Wet l’Ancien (c. 1610-c. 1675-1691, Haarlem)
- Sainte Véronique, c. 1580 - Le Greco (1541-1614)
- Paul et Silas en prison
- « Il leur ouvrit les Ecritures »
- Le Christ et St Thomas
- La Mise au Tombeau
- Les premiers pas sur la terrasse de Fiesole c. 1898. Maurice Denis (1870-1943)
- La conversion de saint Paul
- Moïse présentant les tables de la loi, de Philippe de Champaigne (vers 1648).
- Le Christ vainqueur
- Sacré Cœur crucifié (1894) - Maurice Denis (1870-1943)
- La multiplication des pains
- Etienne
- L’enfant Jésus jouant avec un clou
- Le couronnement de la Vierge Marie
- L’Ascension
- Paul et Barnabé à Lystres
- Les Saintes Femmes au tombeau
- La guérison de l’aveugle né
- La piscine de Bethzatha, de Jacopo del Sellaio (1442-1493)
- La Sainte Famille à l’oisillon, de Murillo (vers 1650)
- Salvator Mundi (c. 1516-18) - Joos Van Cleve (c. 1485- 1540-41)
- Jésus devant Pilate (1566-1567) - Tintoret
- Le serpent d’airain
- Emmaüs
- La prophétesse Anne lisant la Bible (1631), de Rembrandt (1606-1669)
- Les Saintes Femmes au Tombeau