Potins du sacristain - Mai 2002

Voilà, vous êtes au bar de la Marine, où se trouve généralement le sacristain (il n’a que la place du village à traverser). Pas de chance ! Exceptionnellement, il n’est pas là ! C’est le patron du bar qui pourra nous répéter tout ce que le sacristain y a raconté ce mois-ci. Et puisque vous avez été nombreux à nous demander qui était le sacristain, vous pouvez le voir en photo au bas de cette page.

Oncle Pierre disait :

"Si l’on espérait plus rien de l’Eglise, on n’en parlerait pas tant."

Et il disait encore :
« L’église polyglotte de la Pentecôte, c’est le rêve de Babel réalisé
et l’univers qui se dresse en une ville ou mieux une ville qui se dilate à l’univers. »

Toute la toile est occupée... Toute ?

Nous sommes en 2002 après Jésus Christ.
Toute la toile catholique est occupée par les serveurs commerciaux.
Toute ?
Non ! Un village [1] peuplé d’irréductibles bénévoles résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de Croirum et Christicitum...

La pub du sacristain

Original : Nestlé

Cette fois-ci, c’est officiel : la justice française a autorisé l’affiche AMEN. On peut donc dorénavant faire de la pub pour n’importe quoi avec des symboles qui ne vous appartiennent pas, au nom de je ne sais quelle liberté douteuse.
Le sacristain peut donc continuer sur sa lancée du mois dernier et refaire une autre pub chrétienne avec un symbole laïc.

Le ballet des croque-morts

Dans leur lutte pour emporter le marché du deuil, certaines entreprises de pompes funèbres font de la surenchère, manifestement sans avoir trop peur du ridicule. En témoigne ce bout de dialogue enregistré tout récemment, dans une église du Perreux-sur-Marne :
- Un jeune croque-mort, soucieux d’appliquer les consignes reçues : "Monsieur le curé, ça ne vous ennuie pas que je déplace le chandelier ?"
- Le curé : "Heu... non, pourquoi ?"
- Le croque-mort : "Ben, c’est à cause de notre petite chorégraphie !"

Voilà un bel argument publicitaire pour ce champion de la grande distribution nouvellement arrivé dans le créneau funéraire : chez nous, les obsèques c’est moins cher et, en plus, les croque-morts dansent autour du cercueil !

Attention aux bonnes idées...

Le sacristain croyant rendre service proposait l’autre jour que soit prévue une section particulière du catéchisme réservée aux handicapés. Et aussitôt sa copine Ambroiselle, elle-même handicapée, a piqué cette colère :
« En quoi, tonnerre de mille sabords, le fait d’être handicapé empêcherait un enfant - quel que soit son HANDICAP - d’avoir droit à un enseignement NORMAL avec d’autres enfants considérés comme NORMAUX sous prétexte qu’ils parlent, marchent, voient, lisent, écrivent, ont un corps et un ’’cœur’’, qui entrent dans la catégorie d’une NORMALITÉ définie par des normes (j’allais dire : européennes) humaines. J’espère que DIEU ne fait pas de différence, puisque c’est LUI qui NOUS A CRÉÉS AINSI ! Nous avons notre place AVEC tous les autres et non A PART. Surtout dans l’EGLISE où nous sommes trop souvent absents parce que non-intégrés... voir... EXCLUS ! comme autrefois les LÉPREUX ! Nous n’avons pas demandé à être ces LÉPREUX DES TEMPS MODERNES ! Nous n’avons pas (souvent) besoin d’être traités différemment des autres. AU CONTRAIRE ! La société civile préconise l’avortement de ces enfants-là ! Mais ce sont tous les enfants qu’il faut avorter : ON NE NAÎT PAS TOUS HANDICAPÉS ! MAIS ON PEUT TOUS LE DEVENIR ! Alors Mrs les abbés, Mmes les catéchistes : réfléchissez y bien avant de nous exclure des groupes dits NORMAUX. Un jour prochain l’euthanasie sera légalisée au nom de cette normalité, puis au nom de la rentabilité. Rappelez-vous, avant de nous rejeter dans des ghettos, hospices et maisons de retraite, que nous avons ’étrenné’ les fours crématoires... Je suis de ceux que je vous rejetez mais qui ai eu la chance de pouvoir participer à un parcours catéchétique NORMAL grâce à l’obstination des mes parents ! Heureusement qu’après avoir été ondoyée, ne devant pas vivre, le prêtre ne s’est pas posé la question de savoir s’il pouvait baptiser NORMALEMENT un bébé handicapé. »

Pas de dérapages, svp.

Le sacristain est catastrophé par le résultat des élections. Mais aussi il s’inquiète des dérapages éventuels des manifestations prévues pour le 1er mai, dérapages qui risquent de ne pas être si spontanés que cela, et en fin de compte prévu pour augmenter le sentiment de peur et d’insécurité qui profiterait spécialement à Le Pen."

Meuh non, ça n’arrivera jamais...

 1923 : Pour la première fois, après un putsch minable raté à Munich, le parti nazi apparaît aux élections législatives et fait à peu près 6 %. Tout le monde considère ces gens-là comme des clowns. Hitler est mis en prison. Il écrit "Mein Kampf".
 1928 : Elections législatives en Allemagne. Stresemann (socialiste) est renversé par une majorité plutôt conservatrice menée par Hindenburg à cause de deux problèmes fondamentaux : le chômage et l’insécurité. Les nazis approchent les 20 % mais personne n’en parle vraiment. Les conservateurs s’appuient sur le report de voix.
 1932 : Aux élections présidentielles par suffrage indirect, c’est la grande surprise : Hitler arrive au second tour des élections alors que tout le monde s’accordait à dire que l’Allemagne allait virer à gauche (percée des communistes donc de l’extrême gauche qui condamne les socialistes). Hindenburg bat Hitler 60 % contre 40 %. L’Allemagne respire... et s’habitue à cet orateur de talent qu’est Hitler.
 1933 : Les élections législatives sont remportées par le parti nazi et Hindenburg appelle Hitler à la chancellerie. L’abstention avait atteint les 34 %.

On connaît la suite...

Rendez à César ce qui est à César

Le sacristain pense que il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu... Il se révolte contre toute prise de citation à l’Evangile pour des manœuvres politiques.

Deux citations de M. Le Pen l’ont mis hors de lui :
"N’ayez pas peur, entrez dans l’Espérance", qui a fait réagir les évêques de France.
Et pour couronner le tout, au sujet des réfugiés du nord de la France : "Rendez à César ce qui est à César et aux Anglais ce qui est aux Anglais."

Comment un catholique pourrait-il faire confiance à quelqu’un qui se moque de la religion à ce niveau ?

L’énigme du sacristain (énigme non-politique)

La réponse vous est donnée en envoyant par email votre solution à .

Viens chez MOI,
donne-MOI tous tes biens,
donne-MOI ta piètre liberté,
obéis-MOI,
sois MA chose,
et tu trouveras le bonheur immédiat...

Qui suis-je ?

La photo du sacristain

Le sacristain, en bon citoyen, a effectué son devoir électoral : vous le voyez en train de choisir son bulletin de vote. Vous ne pouvez pas le louper, il a des chaussures noires.

[1Port Saint Nicolas.

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Jules LAGOUTTE

Patron du Bar de la Marine de Port Saint Nicolas.

Publié: 01/05/2002