Est-il vrai que certaines Eglises rebaptisent les chrétiens venus d’une autre Eglise que la leur ?

C’est hélas vrai... et c’est une attitude fort peu œcuménique !

Une telle pratique, qui heureusement n’est le fait que de quelques Eglises très minoritaires au sein de la vaste mouvance œcuménique, contredit en effet à la fois l’Ecriture (cf.  : « il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous… »), les signes d’estime mutuelle que les Eglises chrétiennes cherchent à manifester les unes envers les autres, et l’une des prières du missel romain qui s’appuie précisément sur ce baptême reconnu par tous pour demander à Dieu une communion plus profonde encore : « Dans le sacrifice que nous t’offrons, Seigneur, consume le péché qui divise les chrétiens : puisqu’ils sont d’un même corps par leur baptême, qu’ils puissent communier un jour à la même table. »

Chaque Eglise peut avoir ses préférences quant à l’âge auquel il vaut mieux recevoir le baptême (enfant, adolescent ou adulte) ou quant à la manière de poser le geste de l’eau (immersion ou ablution) ; mais, depuis longtemps déjà, toutes les grandes confessions chrétiennes, reconnaissant un seul et même baptême, s’interdisent de rebaptiser des fidèles qui viendraient à elles, issus d’une autre Eglise chrétienne.
Dès 1982, la Commission "Foi et Constitution" du Conseil Œcuménique des Eglises notait ceci : "Les Eglises sont de plus en plus capables de reconnaître le baptême les unes des autres comme l’unique baptême du Christ, dans la mesure où Jésus-Christ a été confessé comme Seigneur par le candidat, ou, dans le cas d’un baptême d’enfant, lorsque cette confession a été faite par l’Eglise (les parents, responsables, parrains, marraines, et la communauté) et affirmée plus tard dans la foi personnelle et l’engagement. La reconnaissance mutuelle du baptême est évidemment un signe important et un moyen d’exprimer l’unité baptismale donnée en Christ." (Baptême, eucharistie, ministère, n° 15)

En dehors de cette reconnaissance minimale, comment en effet se considérer comme des frères ? Comment continuer à dire du « Notre Père » que c’est la prière de tous les baptisés ? Sommes-nous même encore dans l’œcuménisme ou bien seulement dans l’interreligieux ?

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André KÉRYGME

Curé de Port Saint Nicolas

Publié: 01/07/2012