Initiatives solidaires

"A quelque chose, malheur est bon" : ce dicton semble se vérifier dans la situation présente. La complexité des problèmes sociaux, les questions liées à un avenir sombre, les mutations peuvent inquiéter. Qui d’entre nous n’est pas touché d’une manière ou d’une autre par tout cela ? Quelle famille ne connaît pas quelqu’un en recherche d’emploi, ou un couple en situation de fragilité ?

Pour autant, sans faire la politique de l’autruche qui ne veut pas voir la réalité des choses, il est une autre manière de regarder la situation présente. L’envers du décor peut comporter des signes novateurs pour une solidarité active. J’en ai relevés dans l’actualité. Porteurs d’espérance, ils ouvrent d’autres pistes.

Des garages associatifs se mettent au service de ceux ou celles qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour l’entretien ou la réparation de leur voiture. Ils offrent un travail à prix réduit à ceux et à celles qui ont besoin de leur voiture pour garder leur emploi. Renault, dans plusieurs concessions, déploie déjà ce dispositif avec les mécanismes du microcrédit. Des véhicules d’occasion sont réservés pour la clientèle de garages solidaires. "Notre objectif commun est l’aide à la mobilité de personnes en difficulté" dit un responsable.

Tout près de chez nous, il y a les jardins partagés. Des personnes ne pouvant plus travailler leur jardin le mettent à la disposition d’autres qui vont le faire tout en donnant 20 % de leur production au propriétaire. De nombreuses communes ont créé des jardins familiaux où chacun déploie son savoir-faire tout en suscitant des relations chaleureuses entre “jardiniers“.

Dernière nouveauté : "l’arrondi solidaire." Il a fallu qu’un jeune Français, envoyé à l’étranger pour un stage de formation, découvre dans un grand magasin une manière originale de régler sa note : il acceptait d’arrondir son ticket de caisse au peso supérieur (il était au Mexique), la différence étant cédée à une association. De retour en France, il se lance dans l’aventure. La chaîne Franprix accepte cette proposition : « À chaque passage en caisse, le client a la possibilité d’arrondir ses achats à l’euro supérieur et de reverser la différence, en totalité, à une association partenaire (Croix Rouge, Secours Populaire) ». L’an dernier, 165 000 euros auraient ainsi été ainsi récoltés ! Tout cela se met en place et, dans l’année à venir, ce sont plusieurs enseignes commerciales qui entreront dans le jeu.Un mécanisme similaire est prévu sur les bulletins de salaire (à la dizaine d’euros cette fois).

Signes que la solidarité avance, en temps de crise. Preuve en est le titre d’un article dans le journal La Croix : "Les petits dons nourrissent de grandes causes." Oui, à quelque chose malheur est bon ! Des initiatives solidaires fleurissent. Il y a certainement beaucoup à faire encore pour que cette solidarité se vive également entre pays !

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/06/2015