24 janvier - François de Sales (1567-1622)

François est né en 1567 au château de Sales à Thorens-Glières (en Hte Savoie, près d’Annecy) dans une famille de petite noblesse, d’une mère très croyante et d’un père au service des ducs de Nemours (Annecy) et de Savoie (Turin). Etudes d’humanités puis de philosophie à Paris chez les Jésuites (1578 à 1588). En 1585, il passe alors par une grave crise mystique dont il sortit en disant la prière de St Bernard : Souvenez-vous… . Droit et théologie à Padoue (1588-1591). Son père le fait nommer au Sénat de Savoie contre son gré, lui achète des terres, lui présente une fiancée. François refuse.
En 1593, il est ordonné prêtre, après avoir renoncé à tous ses droits (aînesse, seigneurie). Il entreprend alors la visite des malades, des prisonniers. Depuis la réforme calviniste le siège de l’évêché de Genève, la « Rome protestante » avait été exilé à Annecy. François appelle à sa reconquête, non par les armes, mais par la douceur et par la charité. En 1594, il se porte volontaire pour partir en mission dans le Chablais (rive sud du lac Léman) acquis à la Réforme, y rencontre par trois fois Théodore de Bèze, théologien protestant, successeur de Calvin. Ils se tenaient l’un l’autre en grande estime Pendant ce déplacement missionnaire, il est calomnié, accusé de magie, et on refuse de l’écouter. Il manque d’être assassiné. Alors il fait imprimer ses homélies sur des feuilles qu’il placarde dans la ville, ce qui à l’époque était une innovation majeure. Finalement, une grande partie des habitants du Chablais revient au catholicisme.
En 1602, il est ordonné évêque du diocèse de Genève (mais sans Genève) et réside à Annecy. Il institue un catéchisme pour diffuser et faire comprendre la foi catholique aux croyants de son diocèse. Lors d’un voyage à Paris il rencontre Pierre Bérulle, fondateur de l’ordre des Oratoriens, conseiller de Marie de Médicis. Ils introduiront l’Ordre du Carmel en France. Le roi Henri IV veut garder François près de lui, ce qu’il refuse.
En mars 1604, alors qu’il est à Dijon pour prêcher le Carême, il rencontre la baronne Jeanne de Chantal, veuve, qui veut devenir religieuse sous son obédience. François de Sales refuse tant que l’éducation de ses enfants n’est pas terminée. En 1608, il écrit Introduction à la vie dévote (= vouée au Christ) pour enseigner l’oraison et mettre la foi chrétienne au cœur de la vie laïque. Le livre, publié en 1618, connut plus de 1000 éditions en toutes les langues.
En 1610, il fonde l’Ordre de la Visitation, avec Jeanne de Chantal et Charlotte de Bréchard. A l’origine, les religieuses avaient pour mission de visiter les pauvres, les malades de la ville en imitant la Visitation de Marie. Cette présence de religieuses dans les rues et taudis (« dans le monde ») est mal vue par les autorités ecclésiastiques en pleine contre-réforme. En 1615 la clôture leur est imposée. Pour éviter le cloître, Vincent de Paul instituera en 1633 les « Filles de la Charité » sous le statut de « Compagnie ».
A partir de 1615, François de Sales écrit le Traité de l’amour de Dieu pour les sœurs de la Visitation. Sa correspondance (2000 lettres) est rédigée d’abord en latin, puis en français. En 1619, lors d’un autre voyage diplomatique auprès de Richelieu à Paris, il rencontre le jeune Vincent de Paul qui s’émerveille de sa ferveur. Il meurt d’épuisement à Lyon en 1622. Ses reliques, avec celles Jeanne-Françoise de Chantal, se trouvent dans la basilique de la Visitation d’Annecy. Canonisé en 1665, docteur de l’Eglise en 1877, déclaré patron des écrivains en 1923. Jean Bosco, grand admirateur de François de Sales, fonda en 1854 un ordre religieux sous le patronage de François de Sales, les Salésiens.

Quelques pensées de François de Sales, « Apôtre de la douceur ».

1. Regardez ce que Dieu fait et ce que vous faites et vous verrez ses yeux tournés de votre côté, et perpétuellement fichés sur vous par un amour incomparable. Faites comme les petits enfants qui, de l’une des mains, se tiennent à leur père, et de l’autre, cueillent des fraises ou des mûres le long des haies. En amassant et maniant les biens de ce monde de l’une de vos mains, tenez toujours de l’autre la main du Père céleste, vous retournant de temps en temps à lui, pour voir s’il a agréable votre ménage ou vos occupations….Pensons seulement à bien faire aujourd’hui, et quand le jour de demain sera arrivé, il s’appellera aussi aujourd’hui, et alors nous y penserons.
2. Aimer le prochain par charité, c’est aimer Dieu en l’homme, ou l’homme en Dieu ; c’est chérir Dieu seul pour lui-même, et la créature pour l’amour de celui-ci. Quand nous voyons un prochain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, ne devrions-nous pas nous dire les uns aux autres : « Tenez, voyez cette créature comme elle ressemble au Créateur ?
3. Comme le disait st Bernard : celui qui médit et celui qui écoute le médisant, tous deux ont le diable sur eux, mais l’un l’a en la langue et l’autre en l’oreille.
4. Il ne faut pas seulement avoir la parole douce à l’endroit du prochain ; mais encore tout à l’intérieur de notre âme… Vos misères et vos faiblesses ne doivent pas vous étonner : Dieu en a vu bien d’autres… Relevez donc votre cœur quand il tombera, tout doucement, vous humiliant beaucoup devant Dieu sans nullement vous étonner de votre chute, puisque ce n’est pas chose admirable que l’infirmité soit infirme, et la faiblesse faible !
5. Quand vous serez malade, suppliez le Seigneur de joindre vos souffrances aux tourments qu’il a reçus pour vous. Obéissez au médecin, prenez les médecines, viandes et autres remèdes pour l’amour de Dieu, vous ressouvenant du fiel qu’il prit pour l’amour de nous. Désirez de guérir pour lui rendre service et disposez-vous à mourir, si ainsi il lui plaît, pour le louer et jouir de lui.
6. Il faut fleurir là où Dieu nous a semés. Ne semez point vos désirs sur le jardin d’autrui, cultivez seulement bien le vôtre. Ne désirez point de n’être point ce que vous êtes, mais désirez d’être fort bien ce que vous êtes. … De quoi sert-il de bâtir des châteaux en Espagne, puisqu’il nous faut habiter en France ?... Soyons ce que nous sommes et soyons le bien….Faites profession, je ne dit pas d’être dévot (chrétien) mais je dis de vouloir l’être.

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Aloyse SCHAFF

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.

Publié: 01/01/2017