29e dimanche du temps ordinaire
1. On devine la question des disciples à laquelle Jésus répond par cette parabole : « Pourquoi nos prières à Dieu Tout Puissant ne sont-elles pas exaucées ? » La question est ancienne. On peut retrouver la prière de cette veuve dans les paroles de l’auteur du psaume 87 () : « Seigneur, le jour et la nuit, j’ai crié vers toi. Que ma prière parvienne jusqu’à toi ; tends l’oreille à ma plainte. » On la sous-entend dans celle de l’auteur du psaume 82 () : « O Dieu, sors de ton silence ; ne reste pas inerte et muet. » On l’entend toujours aujourd’hui : « On a prié pour obtenir une guérison, la sienne ou celle d’un proche, et rien ne s’est passé ! On prie pour pour la paix dans le monde et les guerres ne font que se multiplier, les violences augmenter. Il semble bien que nous frappons à la porte et qu’on ne nous ouvre pas. N’a-t-on pas assez prié ? Ou bien notre prière n’est pas assez bonne, semble-t-il ? Comme on le lit dans la lettre de saint Jacques : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal. » ()
2. Il nous faut revenir à la prière que Jésus nous a donnée. Il n’y est pas question de guérison à qui la demande, ni de la paix dans le monde en guerre. Mais de celle de faire ce que nous devons, ce que nous pouvons pour que la volonté de Dieu, pour que son règne arrive comme il est dans le Royaume de Dieu. Ne demandons pas à Dieu de donner du pain à ceux qui n’en ont pas. C’est à nous de partager le pain que nous avons parce nous sommes les seuls gestionnaires des choses de la terre. La paix qu’il veut donner, sa paix, n’est pas celle du monde, mais la grâce de devenir des hommes de paix pour que nous devenions des fils de Dieu comme il le déclare dans le sermon des béatitudes. Ils font la bonne prière les disciples qui lui demandent d’augmenter leur confiance, leur foi. Nous n’aurons jamais assez de confiance, assez d’espérance, assez d’amour dans le cœur.
3. De ces dons qui viennent d’en haut, il faut d’abord que nous en soyons les demandeurs. Cela nous devons le faire. Pour avoir de ce pain que nous mangeons, ne faut-il pas d’abord ouvrir la porte de la boulangerie et le boulanger saura et donnera ce que nous demandons. Ainsi doit-il en être de notre prière. Il n’y a pas de prix à payer pour obtenir les dons de Dieu. Seulement de se rendre demandeurs. Et nous les recevrons comme nous l’entendons de la bouche de Jésus : « Tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. A combien plus forte raison, donc, le Père qui est au ciel donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent ! » ()
4. On peut méditer ce qu’a écrit Antoine de Saint-Exupéry : « La grandeur de la prière réside d’abord en ce qu’il n’y est point répondu. » Parce qu’elle nous conduira à nous interroger sur celle qu’on fait. Le dernier pèlerinage diocésain des malades à Lourdes se terminera mardi prochain. Lieu de prière exceptionnel tant par le nombre de priants que par celui des intentions emportées au pied la grotte de Massabielle. Il n’y eut pourtant que 72 guérisons reconnues et 7 200 jugées inexpliquées. Mais on ne peut compter les personnes qui disent en être revenues avec des guérisons d’un autre ordre que physique, des guérisons de l’âme, des revitalisations de leur foi. « Une trouée de lumière » m’a confiée l’une des participantes.
5. Cette veuve s’est levée pour aller demander justice. Aujourd’hui que d’hommes et de femmes subissent d’injustices, de menaces, de violences, de conflits, d’attentats, d’exodes, de persécutions, d’exploitations, de corruptions, de maltraitements, de harcèlements, d’abus ! Des guides sans foi ni loi abusent de leurs pouvoirs pour se soumettre les sans-défense. Gardons-nous d’abord d’en être et engageons-nous à ne nous laisser cloisonner dans l’indifférence. Moïse eut besoin des bras d’Aaron et de Hour, ses compagnons, pour garder ses mains levées. Le Seigneur nous a confiés les uns aux autres. Avant de lui demander des secours, soyons son cœur, son regard, sa voix, ses bras rien que là où nous sommes.
Prière d’un soldat inconnu de la guerre de Sécession.
J’ai demandé à Dieu la force de commander
Et il m’a donné la faiblesse qui aide à obéir
J’ai demandé la santé pour faire de grandes choses,
J’ai reçu l’infirmité pour en faire de bonnes.
J’ai demandé la richesse pour être heureux,
J’ai reçu la pauvreté pour être sage.
J’ai demandé le pouvoir pour être reconnu des hommes,
J’ai reçu l’humilité qui rend Dieu nécessaire.
J’ai demandé toutes choses pour embellir ma vie,
J’ai reçu la vie pour embellir toutes choses.

Capitaine de Port Saint Nicolas.
Prêtre du diocèse de Metz. Fut professeur de sciences physiques et directeur du lycée Saint-Augustin à Bitche (57).
Activités pastorales dans les communautés de paroisses du Bitcherland.
Animation d’ateliers d’information et de réflexion sur les textes bibliques et l’histoire chrétienne : Pères de l’Eglise, fondateurs des grands ordres religieux, les grands papes, les grands saints du Moyen-Âge, du XVIe siècle. Des présentations à découvrir sur le site.
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