Le suprême jour de l’homme

Je suis la résurrection et la vie, dit Jésus.
Qui croit en moi, fût-il mort, vivra.

Et je crois, oui, je crois qu’un jour, ton jour, ô mon Dieu,
je m’avancerai vers toi,
avec mes pas titubants,
avec toutes mes larmes dans mes mains,
et ce cœur merveilleux que tu nous as donné,
ce cœur trop grand pour nous puisqu’il est fait pour toi.

Un jour, je viendrai,
et tu liras sur mon visage toute la détresse, tous les combats,
tous les échecs des chemins de la liberté,
et tu verras tout mon péché.
Mais je sais, ô mon Dieu, que ce n’est pas grave, le péché,
quand on est devant toi.
Car c’est devant les hommes que l’on est humilié,
mais devant toi, c’est merveilleux d’être si pauvre,
puisqu’on est tant aimé.

Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers toi.
Et dans la formidable explosion de ma résurrection,
je saurai enfin que la tendresse, c’est toi,
que ma liberté, c’est encore toi.
Je viendrai vers toi, ô mon Dieu,
et tu me donneras ton visage.
Je viendrai vers toi avec mon rêve le plus fou :
T’apporter le monde dans mes bras.
Je viendrai vers toi, et je te crierai à pleine voix
toute la vérité de la vie sur la terre.
Je te crierai mon cri qui vient du fond des âges :
« Père ! J’ai tenté d’être un homme, et je suis ton enfant. »

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Jacques LECLERCQ

Ancien professeur de philosophie morale et de droit naturel à l’Institut supérieur de philosophie et à la Faculté de philosophie et lettres de l’Université de Louvain († 1971).

Publié: 01/02/2024