Que d’imagination !

Dans la rue principale du village en fête, assise sur une chaise, une femme présente ses peintures : petits cadres simples avec, exécutées à l’huile, des toiles sur le pays environnant. Un peu plus loin, une autre travaille des bijoux fantaisie, aussi originaux les uns que les autres, traduisant son talent créatif. À côté, un artiste présente des objets en liège : sacs à main, lampadaires… Qui aurait pu penser travailler une telle matière ?

Peu importent les termes : « Salon des artisans », « Exposition d’art », « Rendez-vous des artistes créateurs »… Les touristes de passage, les gens du village et des alentours, ne peuvent qu’être admiratifs de tout ce qui est exposé sur des étals de fortune et dans les boutiques animées au temps des vacances. Parfois, cela peut paraître naïf et simple mais c’est tout autre chose que ces gadget-souvenirs, « made in China » caché sous une étiquette !

Pour ma part, je vois dans ces manifestations une saine réaction devant un monde standardisé, où tout se ressemble. Dans ces rues étroites, chaque artiste s’expose dans une diversité qui surprend. Que d’imagination ! Que d’heures de recherches et d’essais, que de tentatives avortées et que de réussites ! Les uns et les autres sont là, attendant quelque achat, mais ne s’agit-il que de cela ? Pour beaucoup, n’est-ce pas l’occasion de révéler leur talent, d’attirer le regard du passant, plus qu’un désir de vente ?

Nombre de ces artistes ne connaîtront jamais la notoriété et leurs réalisations n’auront pas de place dans les galeries parisiennes ou les grandes villes. D’ailleurs, ils ne le recherchent pas. Le plaisir de la création l’emporte sur l’ambition !

Les vacanciers qui déambulent ont quitté pour un temps les grandes surfaces commerciales aux portes des villes. C’est heureux que dans le flot de ces migrations estivales, ils puissent ouvrir les yeux sur autres choses que des biens de consommation, à la recherche d’un produit en “promo” ou du dernier rabais pour fin de soldes. Il y a ici gratuité du regard et élévation du cœur.

Dans cette ambiance, la petite grand-mère, qui propose de goûter sa pâtisserie, a sa place, tout comme le producteur de miel ou de tapenade. Tout cela est à la gloire de l’homme et de sa créativité. Les croyants peuvent reconnaître qu’ils continuent, par leur travail, l’œuvre immense de la Création. Exposant, artiste, créateur et passant, réjouissons-nous de ce que cette migration estivale nous ouvre les yeux sur des talents cachés et de belles surprises.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/07/2018