L’héroïsme au quotidien

Avec la rentrée scolaire, chacun, chacune reprend son train-train habituel. Finis les voyages, les visites de la famille et des amis lointains, les activités et loisirs d’été. Il faut de nouveau attendre des mois avant de relancer les invitations, refaire des projets de vacances, regarder les programmes des fêtes locales et des festivals, qui ont été sur le devant de la scène au cours des mois passés.

Un peu de nostalgie habite nos cœurs quand on repense aux soirées d’été où l’on prenait le temps de bavarder, d’échanger avec les voisins ou de déambuler au milieu des vacanciers. Les jours aux couleurs d’automne sont plus courts et ils le seront de plus en plus.

Redémarrer les activités a quelque chose d’exigeant : c’est le rythme ordinaire du travail, de la vie familiale avec les déplacements des enfants que l’on accompagne à l’école ou chez la nounou, les courses hebdomadaires pour remplir le réfrigérateur, les vieux parents en attente d’une visite des enfants ou petits-enfants qui « sont très occupés, vous savez ! ».

Tout cela se fait sans mérite particulier, simplement au quotidien, sans attirer l’attention de personne, surtout pas des médias, toujours en quête de spectaculaire et d’inédit.

Avec plaisir, je retrouve deux citations qui peuvent illustrer mon propos : « La vie demande plus de courage que d’héroïsme, or il est plus difficile d’être courageux chaque jour qu’une seule fois héroïque. »

« C’est peut-être ça le héros moderne : l’homme qui se lève tous les jours pour aller travailler, l’homme qui s’occupe de son enfant, l’homme qui planifie les vacances en famille, l’homme qui pense à payer à temps la taxe d’habitation ou l’assurance de sa voiture. Il y a de l’héroïsme à vivre cette folie épuisante du concret. » (David Foenkinos)

N’est-ce pas une invitation à prendre en compte ces gestes qui disent, dans une sorte d’héroïsme anonyme, le désir de servir la vie, de donner sans mesure, à travers un regard, un sourire, une attention ? Pour la plupart d’entre nous, nous n’avons pas la vocation de courir au danger ni de braver le martyre. Nous restons dans l’ombre, voués à la tâche ingrate de l’ordinaire sans éclat mais secrètement habités d’un amour inépuisable. Pour des croyants, l’expérience de la présence fidèle d’un Dieu qui accompagne chacun de nos pas.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/09/2018