Brouilles familiales

Quelques semaines avant leur mariage, Anne et Philippe veulent faire une démarche qui les tente mais leur coûte : essayer de réconcilier un oncle et son gendre. C’est une histoire ancienne. Depuis plus de dix ans maintenant, cette mésentente rejaillit sur toute la parenté car il y a toujours un absent lors des réunions de famille. Ils souhaitent que tout le monde puisse être avec eux ce jour-là : parents, frères et sœurs, mais aussi oncles, tantes et cousin. La fête sera encore plus belle si, à cette occasion, des relations peuvent se renouer.

La soirée chez les cousins est sympathique et l’accueil sans faille. Ils apprennent les raisons de cette fâcherie, inconnues jusque-là. Un échange aux accents de vérité s’instaure. Anne et Philippe insistent très fort pour que celui qui se reconnaît aussi têtu que son beau-père soit à côté d’eux. Sur le chemin du retour, les futurs mariés ne sont pas du tout certains que leur tentative ait réussi. Une grande inconnue persiste : si la présence de l’oncle d’Anne est assurée… celle de son gendre reste encore hypothétique.

Lors de la préparation au mariage, Anne et Philippe évoquent leur démarche. Je leur fais remarquer qu’un des piliers du mariage chrétien est la fécondité. Au fil de l’échange qui se poursuit, leurs regards se déplacent quelque peu de la fécondité charnelle du couple avec la naissance des enfants à la fécondité sociale. Un amour conjugal construit aussi des relations familiales, amicales et associatives. Tout cela échappe au regard de la plupart des couples. Dans cette approche toute nouvelle pour eux, Anne et Philippe ont bien perçu que leur amour pouvait susciter une réconciliation capable de déplacer les entêtés.

Concernant les couples dont les parents sont divorcés, les mêmes efforts se déploient pour que ce temps de fête soit l’occasion de vraies retrouvailles. Alors la mise au point des plans de table cessera d’être un véritable casse-tête ! Mais, hélas, parfois des difficultés persistent, des blessures sont encore à vif, et l’invitation des jeunes mariés reste sans écho.

Pour le grand jour, Anne et Philippe auront-ils la joie de voir leur oncle et son gendre participer à la fête ? Quoi qu’il en soit, leur démarche a du sens et leur amour en est déjà enrichi.

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Michel AMALRIC

Prêtre du diocèse d’Albi, chargé de la communication.

Publié: 01/12/2021