Christ-Roi : Prière matinale

Après mes ablutions et le petit déjeuner, arrive ce que j’appelle mon temps de prière. Je m’installe dans une partie du salon où j’ai mis deux petites icônes et une bougie, et je commence par un signe de croix.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Seigneur, je T’offre cette journée que je vais essayer de vivre avec Toi. Sera-t-elle la dernière ? C’est possible mais pas certain.
Encore une journée à vivre, ... une de plus...
Aide-moi Seigneur à me persuader que ce sera une journée favorable à ma sanctification…

Mais comment veux-tu que j’y arrive ? Ma vie est pleine de confort et de sécurité !
Saint Paul dit : « Je sais vivre à l’aise, je sais aussi me passer de tout. »
La première partie de sa phrase ne me cause pas trop de difficulté. Encore que j’y joins un certain malaise du fait qu’en matière de don, d’aumône, je me limite à une partie de mon superflu, sans jamais entamer le nécessaire ; mais devant la deuxième partie de sa phrase, je freine des quatre fers.

La faim, la soif, le froid, le trop chaud m’anéantissent et la douleur physique ou morale pareillement. Quand je vis ces inconvénients, ils me ligotent étroitement. Je ne pense qu’à ça, et à comment m’en sortir.

Seigneur, aie pitié de ma faiblesse et aide-moi à comprendre ce que dit saint Paul : « C’est quand je suis faible que je suis fort. » Décidément, ce grand bonhomme a un talent certain pour me déstabiliser.

Seigneur, au secours. Tu es mon Rocher, disent les psaumes. Ça doit être vrai. C’est même sûrement vrai, mais j’ai du mal à m’agripper dessus.

Et par hasard mes yeux tombent sur ma petite chatte qui est assoupie à mes pieds, en plein milieu du tapis, juste en dessous des icônes. Elle est à demi sauvage. Elle me connaît un peu et ne connaît que moi. Je suis certainement la personne la plus importante de sa vie. Elle ne peut pas se passer de moi. Je crois qu’elle mourrait, si je disparaissais. Et Tu es pareil pour moi, Seigneur.
Quand je suis dans le jardin, elle vient vers moi, elle me reconnaît quelle que soit la façon dont je suis habillée. Elle peut même me suivre, mais en restant à une certaine distance. Dans la maison, où elle accepte de rentrer, elle compte sur moi pour la nourrir. Elle demande avec insistance en miaulant désespérément que je la caresse en lui grattant la tête ou le cou. Mais elle refuse absolument de me faire totalement confiance en s’installant sur mes genoux. Elle refuse même d’être assise près de moi sur une banquette, et si j’insiste, elle s’enfuit et je crois qu’elle irait jusqu’à me griffer.

J’espère que je n’irai pas jusqu’à Te griffer, Seigneur, mais je reconnais que je m’enfuis souvent et que je lui ressemble dans son attitude à la fois méfiante et quémandeuse... Quel constat affligeant !

Seigneur, aujourd’hui, j’ai besoin d’une parole réconfortante pour continuer ma prière et en ouvrant comme chaque jour mon ’Prions en Eglise’, je tombe sur la fête du Christ Roi. Jésus en monarque très proche et attentionné (me dit mon petit livre) se soucie de son amour pour chacun de nous, Deo Gratias !

Tu es vraiment merveilleux, Seigneur. Ta Parole tombe à pic pour moi aujourd’hui. Fêter le Roi de l’univers, ce n’est pas célébrer un monarque absolu et lointain, me dit mon petit livre, mais célébrer un Christ compatissant qui s’identifie au pauvre que je suis, que nous sommes tous, en raison de notre finitude humaine, de nos limites personnelles ou des circonstances contraires.

Merci, Seigneur, pour ta compréhension et ta sollicitude. Je vais essayer de vivre cette journée en accord avec Toi, malgré ou à cause de ma pauvreté, d’autant plus que Tu me suggères pour ce faire, de m’intéresser à un de ces petits : malades, prisonniers, déshérités que Tu affectionnes... C’est assez facile à réaliser, ne serait-ce qu’un coup de fil amical.

Je me sens en paix, revigorée, en confiance avec Toi. Et pour terminer ma prière et Te remercier de ton bon coup de pouce, je vais m’associer à la prière de ton Eglise, en récitant les laudes de ce jour.

Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit pour les siècles des siècles. Amen.

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/09/2013