À propos du Christ-Roi
Lors de la fête du Christ-Roi, j’ai d’abord été étonnée par le choix des liturgistes qui nous proposent, non le passage où Jésus monté, sur un âne, reçoit les acclamations de la foule en fête, mais le passage où Jésus, prisonnier enchaîné, est amené devant Pilate.
Mais en y réfléchissant, c’est un très bon choix. Car la façon dont Jésus répond à Pilate, est étonnante et grandiose.
De par mon métier, je sais pertinemment, que quand on comparait devant un juge, on ne fait pas le malin, on se fait humble, petit. On a qu’une idée en tête : essayer de plaire à ce juge en lui donnant une image la plus favorable de soi-même et en minimisant les faits reprochés. Rares, très rares sont ceux qui le provoquent, en dehors de quelques inconscients ou de personnes un peu dérangées.
Jésus agit tout autrement. Il sait parfaitement que Pilate a droit de vie et de mort sur Lui. Mais Il ne le craint pas. Pilate est tellement étonné par cette attitude, qu’il croit devoir lui rappeler ce "détail". Mais Jésus n’est pas impressionné. Il ne récuse pas les faits reprochés. D’une certaine façon il est Roi. Il se comporte vis à vis de Pilate, comme Il se comporte vis à vis de tous ses détracteurs. Il ne répond pas directement aux questions posées. Il cherche à provoquer chez son interlocuteur, un approfondissement de sa question, à l’amener à réfléchir sur lui-même. Il a une attitude de missionnaIre. Il ne pense strictement pas à lui, à ce qui peut lui arriver, Il pense à Pilate, uniquement à Pilate, qui par peur, va prendre le risque de se trouver objet d’opprobre pour les siècles des siècles, malgré son dérisoire lavement des mains. C’est lui, le juge qui a peur des conséquences possibles de son arrêt. Situation paradoxale !
Et je sais que quand je pense à Pilate, je le plains de tout mon cœur. Il ne se sentait pas libre du tout et je me demande avec une certaine anxiété, comment j’aurais réagi, si j’avais été à sa place ; aussi je remercie le Seigneur de n’avoir pas eu à résoudre ce problème. Car enfin, Pilate savait que sa carrière, sa vie même étaient en jeu, s’il mécontentait Rome (suite à des racontars malveillants des autorités juives). Il y avait de quoi hésiter...
Jésus lui, est étonnant dans ce passage, vraiment royal dans son attitude de liberté totale. Et je prends conscience que quand on ne pense pas du tout à soi, on est libre, vraiment libre, et que c’est la seule façon de l’être. C’est évident, mais pas facile du tout à réaliser.
Jésus lui, une fois de plus, nous montre le chemin.

Laïque mariste († 2011).
- L’obéissance de la foi
- Heureux les pauvres
- Le rôle actif irremplaçable des laïcs dans le projet de Dieu
- Quand Dieu met le paquet !
- Qu’est ce qu’un chrétien ?
- Plaidoyer pour Ananie et Saphire
- Peut-on guérir les malades ?
- L’Immaculée Conception
- La colère injustifiée de madame Tobie
- Un bon point pour tes liturgistes !
- La totale liberté du Fils de Dieu et un moyen indolore pour payer ses impôts
- Recherche couronnée de succès
- "Les grandes eaux"... comme on disait autrefois
- Relation avec mon ange gardien ?
- Conclusions réconfortantes
- Le juste salaire
- La nouvelle évangélisation ou plutôt l’Évangile toujours nouveau
- Le talon d’Achille des incroyants
- Besoin de câlins
- Quid de la prière scoute ?
- Amour : plaisir ou sacrifice ?
- Inutile ? Prière sur l’inutilité
- Parabole des talents
- Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime
- Et la parabole des talents alors ?
- Parabole des talents
- Promesse grandiose ou trompeuse
- Rendre service, oui, mais jusqu’à quel point ?
- Dieu a-t-il des préférences parmi les humains ?
- Sépulcres blanchis