Ma prière varie-t-elle en fonction des aléas de la météo ?

Pour une fois, Seigneur, je ne suis pas d’accord avec mon petit livret Prions en Église auquel je me réfère pour entamer mon temps journalier de présence avec Toi. Généralement je suis très admirative sur les commentaires préliminaires qu’il donne au sujet du texte proposé comme ta Parole pour la liturgie du jour.

Mais aujourd’hui, jour annoncé comme le plus chaud de l’année, Prions en Église parle à mon avis avec trop de désinvolture « du poids et de la chaleur du jour » en l’attribuant à un manque d’amour ! C’est à se demander s’il sait ce que c’est que la chaleur du jour. Et d’abord il a oublié la chaleur de la nuit qui est encore plus pénible car on n’arrive plus du tout à se reposer. Cela fait plusieurs jours que notre température ne s’abaisse pas au-dessous de 22 voire 24 degrés et je ne parle pas des températures maximales qui avoisinent les 40 à l’ombre.

Je plains les malheureux qui sont encore en activité, car bien qu’étant à la retraite je suis anéantie par cette chaleur. Et aucune perspective d’amélioration dans les jours à venir. Comme l’annonce la speakerine de la télévision avec suavité, pour la Côte d’Azur, un beau soleil est prévu. À croire que la totalité de la population de notre région est composée exclusivement de touristes qui n’ont rien d’autre à faire que de se baigner dans une mer dont les eaux avoisinent les 26 degrés. Les orages menaçants sont pour le reste de la France.
Menaçants menaçants, elle m’agace cette speakerine avec son perpétuel sourire ! Ici ce n’est pas la pluie qui menace mais la sécheresse, avec les incendies. Il faut dire que j’habite en hauteur et ne crains pas les inondations, et il y a, il est vrai des orages de grêle qui sont dévastateurs …

Est-ce vraiment par manque d’amour que je suis en rogne, Seigneur, et surtout si fatiguée ? Prions en Église donne l’exemple de Jacob qui sert son beau-père pendant sept ans avant d’obtenir l’autorisation de convoler en justes noces avec Rachel, sept ans qui lui parurent durer seulement « quelques jours », tant il aimait Rachel !
J’essaye de me rassurer en pensant que l’auteur de ces lignes a dû les écrire à une époque hivernale, mais sûrement pas en été, dans le midi, et ça me console un peu de mon soi-disant manque d’amour.

Toi, Seigneur, Tu as dû souffrir aussi de l’excès de chaleur fréquent dans ton pays. J’en vois un exemple précis dans l’évangile proposé pour ce jour (ça ne peut pas mieux tomber) dans la parabole des ouvriers de la 11e heure () où tu mentionnes, en connaisseur, les récriminations des ouvriers qui ont travaillé dans la vigne dès la première heure et ont supporté « la fatigue du jour et la chaleur ». Je suis à peu près sûre que tu as dû vendanger pour tes voisins quand Tu vivais à Nazareth. Ce sont des travaux qu’on fait toujours en groupe, tout le monde s’y met. Tu arrivais sans doute à te ménager des temps d’entretiens indispensables pour toi, avec ton Père, mais avoue que tes compagnons se montraient trop accablés par la fatigue pour y penser.

Seigneur, j’intercède pour tous ceux qui sont obligés de travailler, alors que la chaleur est si douloureuse à supporter qu’ils ne pensent plus à se tourner vers toi. N’oublie pas que suivant une oraison de tes liturgistes, oraison qui fait mon bonheur, c’est quand tu es miséricordieux que tu manifestes ta plus grande puissance.
Qu’il en soit ainsi Seigneur !

Et merci pour l’humour de la première lecture de ce livre des juges () qui relate la fable satirique de l’élection du buisson d’épines comme roi de tous les arbres !

En quelque sorte c’est rafraîchissant !

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Françoise REYNÈS

Laïque mariste († 2011).

Publié: 01/07/2013